Hervé (Vincent Lacoste, merveilleux avec son air halluciné) et Kamel (Anthony Sonigo), deux têtes de turc du collège ne rêvent que d’une chose : une copine. Pour le moment, ils alternent plans dragues calamiteux et soulagement intime devant des catalogues de la Redoute (!) ou Internet (Kamel fantasme sur les femmes d’âge mûr), seuls ou à deux !
Disons-le, le film est obsédé, du début à la fin, mais avec un humour et une émotion à toute épreuve. Voir Hervé s’enfuir au lieu de protéger Aurore (Alice Tremolières) qui crie après deux racailles, l’entendre craindre pour sa vie de couple après avoir été repéré en train de mater la voisine, ou encore (et pour le spectateur cette fois) regarder les bourrelets d’un immense chien baveux à chaque fois qu’Hervé entre dans la chambre d’Aurore : chaque scène cache une petite note ironique, un bouton humoristique.
La mère d’Hervé participe pour beaucoup à cet humour dévastateur et incongru : elle semble toute aussi obsédée que lui par son éveil à l’érotisme en n’hésitant pas à l’interroger sur ses pratiques personnelles, et en le suivant jusqu’à sa première soirée pour repartir accompagnée après avoir monopolisé la piste de danse !
Les beaux gosses, s’il peut paraître détaché sentimentalement car potache, cache pourtant une belle dose d’émotion, dans le lien à la mère, les relations amoureuses débutantes et les liens amicaux. Kamel, l’ami d’Hervé, en tient, il faut le dire, une bonne couche, et même si leur duo est plutôt du côté de la loose, l’amitié entre les deux ados est franche et sympathique.
Leur vie d’ados normaux est ponctuée de cours sur le corps humain, la poésie militaire et de cours de sport destructeurs et propices aux états d’âme. Quelle vie de chien que la vie de collégien...
Finalement, les héros des Beaux gosses sont loin d’être des héros. Ils sont seulement humains, pas forcément très intelligents et surtout à l’âge ingrat. On leur pardonne : ils nous font rire.
Note, Les Beaux gosses : 7,5/10
Un film décalé et vrai sur l’adolescence, peut-être un peu court… Avec une fin très abrupte. On en aurait bien demandé un peu plus.
Bande Annonce, Les Beaux gosses, Riad Sattouf
18
juil.
Les beaux gosses : Spectateurs qui rient, spectateurs conquis
Par Ariane le samedi, juillet 18 2009, 12:57 - Films à l'affiche
Ils sont laids, obsédés, boutonneux et pas vraiment très futés : les beaux gosses séduisent les spectateurs de cinéma pour leurs petits défauts et leur humanité.
Le titre ironique et un peu attendri, suivi d’une scène de palots version collège en gros plans (le premier d’une longue série truculente) n’attend pas pour donner la couleur. Au collège, et dans Les Beaux gosses, le sujet principal va être les rapports filles garçons et le dur et plaisant apprentissage de la drague.
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9.9/10
- Note : 9.9
- Votes : 23
- Plus haute : 10
- Plus basse : 7
Commentaires
Ce film sonne vrai (au point que des relents de sentiments de l'époque du collège remontent - quelle époque ingrate ! -) et touchant. Les dialogues peuvent paraître pauvres, mais il faut remettre dans le contexte le vocabulaire de nos chers ado qui ne s'enrichira que quelques années plus tard
Une ovation toute particulière à Emmanuelle Devos en formidable proviseur décalée (et sa réplique du début du film "Ah non mais répondez pas, je vous met une heure de colle !" avec un ton lyrique)
Je voulais mettre 6,5, mais comme ce sont des notes entières, j'ai arrondi au dessus
(parce que bon, c'est pas le chef d'oeuvre de l'année, et qu'il y a beaucoup de temps mort, et qu'on reste un peu sur sa faim :p)