Ariane (Sandrine Kiberlain) est une juge exemplaire : à 40 ans, elle dévoue sa vie à son travail. Célibataire, sans enfant, avec pour seule autre passion la danse, elle travaille dans son minuscule bureau le soir du nouvel an.
6 mois plus tard, après un petit malaise, elle découvre qu'elle est enceinte, de 6 mois. Le test de paternité lui donne l'identité du père : Bob (Albert Dupontel), un criminel fiché poursuivi pour une agression hors du commun : il a découpé sa victime en morceaux et lui a mangé les yeux. Ariane n'a aucun souvenir du soir du nouvel an, elle décide donc d'enquêter pour retrouver ce qu'il s'est passé.

Avec Albert Dupontel, comme toujours, l'histoire de base est plus proche du drame que de la comédie : si on récapitule les faits, l'héroïne a fait un déni de grossesse et 6 mois après, en plus de découvrir qu'elle est enceinte découvre que le père est un criminel. Le génie de Dupontel, c'est de faire d'un sujet dramatique une comédie absolument désopilante.

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Dans 9 mois ferme, c'est d'abord la justice qui va en prendre pour son grade : à l'étroit dans son bureau, Ariane est tout aussi prisonnière de la justice que l'est Bob, incarcéré à l'étage inférieur.
Il faut un avocat à Bob. Dupontel désamorce cette sérieuse vérité avec un avocat excentrique et bègue : Maitre Trolos (Nicolas Marié, qui excelle).
Le réalisateur s'attaque aussi aux infos télévisées en livrant une superbe caricature du journal télévisé avec en guest Jean Dujardin dans un rôle clin d'oeil à The Artist. Une première vision ne suffira pas à voir tous les clins d'oeil et tous les petits éléments humoristiques, on a presque envie de demander un arrêt sur image pour ne pas perdre ne serait-ce qu'une blague, un jeu de mots.
L'humour, chez Dupontel, c'est aussi un humour cartoonesque : se jeter sur les portes et les miroirs, c'est une étrange habitude d'Ariane quand rien ne se passe comme elle l'entend.

Il est rare au cinéma, de voir un film vraiment drôle. Il est encore plus rare de voir un film vraiment drôle et remarquablement mis en scène. Le premier plan d'ouverture de 9 mois ferme en dit déjà long sur la qualité du film avec un travelling qui voltige dans le palais de justice pour filmer le nouvel an. Ce travelling, léger et aérien, est à l'image du film, qui en partant d'un sujet grave, va être à la fois déjanté, émouvant et drôle.


Mon avis sur 9 mois ferme, le 16 octobre au cinéma : 9/10
9 mois ferme est la comédie française de l'année : Dupontel dose à merveille humour et émotion, avec le style très personnel qu'on lui connait : déjanté, subversif, cartoonesque.
9 mois ferme vaut aussi pour sa performance d'acteurs : Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel et Nicolas Marié.
Un film à voir et à revoir, donc, qui a toutes les qualités pour devenir un film culte.


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A la suite du film, Albert Dupontel a répondu aux questions des spectateurs.
Quelques infos sur le film :
9 mois ferme c'est 18 mois d'écriture
Le film devait être tourné aux Etats Unis au tout début du projet avec l'actrice Emma Thompson. Albert Dupontel a finalement décidé de réaliser son film en France pour être sûr de garder le final cut.
Jean Dujardin et Benoit Poelvoorde sont les deux acteurs avec lesquels il aimerait travailler.
C'est Sandrine Kiberlain qui a contacté Dupontel car le scénario lui plaisait.
Dupontel a deux rôles dans ce film : le réalisateur et l'acteur principal. Pour lui, le fait d'être aussi l'acteur lui permet de créer une très grande complicité avec l'actrice principale.
L'idée du film est née lorsque Dupontel a découvert le documentaire 10e chambre - Instants d'audience (2003) de Raymond Depardon.
La dernière scène est une improvisation.

Bande annonce de 9 mois ferme d'Albert Dupontel

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