Mais le rêve américain, en Inde, n’existe pas : comment un jeune sans éducation peut-il réussir là où tous les meilleurs échouent ? Pour la police, la seule explication, c’est la tricherie.

Slumdog Millionnaire superpose ainsi trois strates temporelles très distinctes :

  • le parcours de Jamal sur le plateau du jeu télévisé,
  • ses heures passées au commissariat, à expliquer comment il a trouvé les bonnes réponses,
  • et les explications en images dans des flashbacks où, avec une sincérité désarmante, il montre comment un jeune orphelin livré à lui-même acquiert une culture générale scellée à des événements décisifs, douloureux ou joyeux.

La pauvreté, ce n’est plus l’absence de référence, les trois mousquetaires et la littérature devenant le tremplin du rêve.

Slumdog Millionnaire, c’est la formule idéalisée pour gagner un jeu télévisé. Trois ingrédients sont essentiels : l’argent, la générosité et le désintéressement.

C’est la démerde, aussi, d’enfants orphelins livrés à eux-mêmes, confrontés à la mendicité, organisée ou non, aux mutilations infligées pour augmenter la pitié des passants ou à la prostitution. Deux frères (Jamal et Salim) et Latika, tentent de grandir dans cette Inde où ils sont sans cesse dépossédés d’eux-mêmes.
Deux voies se dessinent : la droiture de Jamal, le besoin de pouvoir et de puissance de Salim, personnage ambigu et fascinant. Le quatrième personnage, c’est cette Inde qui grandit en même temps que les trois enfants : les bidonvilles de leur enfance, dix ans plus tard, sont devenus des gratte-ciels à l’américaine.
Ces quatre personnages, attachants et émouvants, happent le spectateur et l’ensorcellent. Slumdog Millionnaire défile sous nos yeux comme un beau et terrible voyage, coloré et musical (la bo est tout simplement fantastique).

Voilà pour moi le meilleur film de 2009.

LES BONUS
Les bonus du DVD ne sont pas très nombreux dans l’édition basique : une galerie de photos, la bande annonce, et le film commenté par Dany Boyle et Dev Patel, qui donne des informations importantes sur la mise en scène et le pourquoi de tel angle de vue, tel gros plan.


Je remercie Alapage qui m'a permis de découvrir ce chef d'oeuvre. Beaucoup d'autres sont disponibles sur leur site dans la rubrique des DVD.