- Nous sommes ici chez les nombrils traités : ils ont été lavés, et, demain, ils retrouveront la terre des champs pour produire un maÏs au gout exceptionnel.
- C’est vraiment très intéressant, dit Basile. Mais, continue-t-il en déglutissant, ce sont des vrais ?
Le commando éclate d’un rire clair et l’une des femmes met soudain à nu son ventre.
- Quand on travaille chez Mac, on y passe.
- Mais, continue Basile, ce n’est pas dangereux pour la santé ? Je veux dire, un nombril c’est important quand même.
- Important ? Vous trouvez qu’un trou dans le ventre c’est important ?
- Je crois voir que l’amputation laisse un trou bien plus grand… Et, il est des trous qui servent.
Basile devient alors tout rouge.
- Je veux dire, si notre bouche était fermée, nous ne parlerions pas…
- Il a raison, dit Johanna, soudain consciente qu’elle n’a pas un rôle à sa mesure dans cette partie de l’histoire.
- Ah ! Ah ! Ah !
Le rire, tordu et répété par l’écho glace le sang de la jeune fille.
- Qu’est-ce que c’était ?
- Oh, mais c’est merveilleux, exulte la guide. Vous allez pouvoir rencontrer le héros de cette culture, le presque-maitre de cette recherche agricole ! S’il vénère Mac, Mac le vénère aussi car sans lui, son commerce ne serait rien. Rien.
- Ah ! Ah ! Ah ! répète l’homme qui vient d’arriver.
Il porte un tablier blanc, rougi de sang, et à son ceinturon pendent plusieurs outils en fer extrêmement étranges, teintés d’un rouge vermeil un peu séché.
« Ah, pense Johanna, si cet homme pouvait n’être qu’un peintre ! ».
Mais l’homme, déjà, se met au centre du petit groupe et pose son regard sur les trois héros.
- Je viens pour la démonstration dit-il en souriant de toutes ses dents.