C’est cette association qui sauve le film My Bloody Valentine 3D en lui donnant un léger intérêt, et le détruit en même temps, la 3 D étant l’argument ultime pour démultiplier les meurtres, les mises en scène macabres et vulgaires.
La première séquence en dit long sur le film : des adolescents se font zigouiller un à un, dans les tunnels d’une mine, tandis que le shérif et son associé découvrent le carnage réalisé à l’hôpital par ce tueur, qui s’est soudainement réveillé d’un coma d’un an, et a décidé de rattraper le temps perdu en détruisant celui des autres. Le méchant, habillé comme un mineur, est tué, enterré. Mais, dix ans après, il revient…

My Bloody Valentine 3 D n’a pas l’originalité du scénario avec lui. Le film ressemble à un mix de la série Souviens-toi l’été dernier, combiné à la respiration du Michael Mayers d’Halloween avec le gore comme esthétique principale. Résultat : le film est tout simplement impossible à regarder en entier, tant les images, violentes, les gros plans sur les meurtres (le tueur vise souvent la tête, y enfonce des pelles, des pieux) est insoutenable.

Comment démultiplier l’horreur ? Comme la mise en abyme, la 3D est une solution efficace, mais pas exploitée comme elle aurait pu l’être : pourquoi ne pas jouer davantage avec le champ contre-champ ? Ajouter une petite dose d’humour à un film médiocre qui se prend un peu trop au sérieux ? Plutôt que d’insister sur des gros plans violents, sanglants, et sans intérêt esthétique…

Deux scènes sympathiques sortent tout de même du lot, tout en indiquant que My Bloody Valentine 3D doit être réservé aux plus de 16 ans ou aux plus de 18 ans minimum : Irène, blonde forniquant dans les motels, poursuit sa conquête d’un soir nue, dans la cour, pour récupérer la vidéo qu’il a filmée de leurs ébats. Logique inéluctable du film d’horreur : le sexe équivaut à la mort. Le camionneur est tué, la caméra tombe à terre. Irène court pour retourner s’enfermer dans sa chambre, et est filmée, la caméra étant tombée par terre avec un angle intéressant ! Il s’ensuit une bataille avec le tueur et Irène nue, le seul moment comique du film.

La scène du supermarché, quant à elle, fait rire, sans réellement le vouloir. Le cliché est impressionnant : les deux jeunes femmes qui s’occupent du magasin rangent le rayon lessive, tandis que le tueur survient, les faisant quitter leur occupation féminine…

Finissons avec une bonne nouvelle : le réalisateur porte le doux nom de Patrick Lussier... Consonance très française, soit dit en passant...
Où dont est passé le romantisme français ? Avec My Bloody Valentine 3 D, il semble s'être exilé très loin, et on le comprend : un mineur fou rôde.

Note : 4/10
Le plaisir de visionner un film d'horreur a disparu tant la crudité des scènes choque.
Un conseil : fermer les yeux, le 29 Avril, en France, date de sortie du film My Bloody Valentine 3D.