Exit les mannequins, les retouches, le culte de la minceur, dans un Paris lugubre, lyophilisé et bientôt mort. La province s'etire, en train et rend libre au bord de la mer.
Le spectacle produit par Joachim et le film de Mathieu Amalric respirent la fraicheur et la liberté. L'aventure artistique est double, reprise dans une mise en scène qui joue avec délice sur les effets de réflexivité : miroirs des coulisses, scènes de théâtre, vitres des voitures : le corps est sans cesse métamorphosé, reflèté, toujours ultra présent et travaillé.
Le scénario reprend pas à pas les interrogations du cinéma moderne : Joachim est en pleine crise familiale, en métamorphose professionnelle, en errance, car l'itinerance c'est aussi cela. Quelques longueurs s'invitent dans le récit de cet homme en déroute qui tente de construire autre chose, sur les routes de France. Le film est drôle, amer, salé, un régal après ces semaines sans coup de cœur.
La performance des actrices est à saluer : fraicheur, formes assumées donnent aux personnages une entièreté qui ne peut pas laisser le spectateur indifférent. On est ému, on voudrait les prendre dans nos bras, rire avec elles, parler anglais avec elles. Elles sont femmes et enfants a la fois.
Leur spectacle, dénudé et trash, devoile des instants de pure magie : le numéro de la bulle envoutant, les chansons interprétées, jusqu'à créer, dans les villes où la troupe est de passage des vocations soudaines !
Mon avis sur Tournée de Matthieu Amalric : 8,5/10
Tournée offre une telle bouffée de fraicheur et d'originalité dans les salles qu'on lui pardonne ses longueurs - ses formes finalement -.
Un vrai beau film qui invite a se plonger dans les formes audacieuses du cinéma. Un plaisir pour les yeux, un plaisir de cinéphile et pour les amoureux des femmes.
Bande annonce de Tournée de Matthieu Amalric
15
juin
Tournée : "J'aime plus Paris..."
Par Ariane le mardi, juin 15 2010, 22:04 - Films à l'affiche
Prix de la mise en scène a Cannes, Tournée se déguste pour la beauté de ses plans. Joachim, ancien producteur de télévision, est revenu des Etats Unis avec des femmes et un spectacle humoristique, déshabillé et bien en chair.
Rien à voir avec les schémas habituels du spectacle : un contrepied plutôt avec sur scène des américaines qui assurent leurs rondeurs et leurs corps de femmes jusqu'au bout des seins et une haine pour Paris, ville dans laquelle la tournée ne se fera pas. Dans Tournée l'art, c'est d'aller contre les codes établis et c'est tant mieux.
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9/10
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