Le cocktail de Scream 4 est semblable aux trois précédents opus : meurtriers masqués, jeunes étudiants, retour des indécrottables Dewey, Gale et Sidney, et - mon ingrédient préféré - du méta absolument partout. Entre les autoréférences à sa trilogie (le coup de la porte de garage, les coups de téléphone avec les éternels mêmes dialogues), les références aux classiques de l'horreur (Shaun of the Dead pour n'en citer qu'un) et l'omniprésence de Stab 1, 5, 6, 7, etc, Wes Craven est très clair : un film d'horreur, c'est plusieurs films d'horreur, un tissu imbriqué de meurtres et d'écrans pour aller jusqu'au bout de la peur et jusqu'au bout du rire. Car au final, on rit beaucoup dans ce Scream 4 : des séquences de meurtre qui appartiennent en fait aux différents Stab, des acteurs qui roulent presque des yeux pour multiplier les grossiers suspects.
Où est la nouveauté ? Où est l'originalité ? C'est là que le visionnage de Scream 4 n'est plus si jouissif. Car si le thème de l'internet est abordé, avec des vidéos en ligne instantanément, le jeu avec l'interactivité reste quasi nul. Elle est remplacées par une surenchère de meurtres quand pourtant, certaines scènes tendent à montrer que cette fois-ci, les tueurs, avant presque d'être des tueurs, sont des fans de cinéma qui, lâchés dans la nature, réalisent leur propre film : leur snuff movie en quelque sorte. La voix au téléphone dirige alors ses acteurs - ces acteurs au rôle très secondaire puisqu'ils sont là pour mourir - et continue ses quizz sur le genre.
Le côté passif du fan, qui regarde et connait, s'oppose au passionné actif qui décide de tourner son propre film.
Le spectateur est lui aussi propulsé dans ce monde d'images : quasiment tous les personnages du film sont amenés à regarder un film d'horreur au moins une fois, que ce soit au cinéma, dans son lit, ou dans son salon. Avec ce système bien connu de Wes Craven, se sentir en sécurité dans la salle de cinéma devient plus compliqué. Car regarder un film d'horreur, c'est un peu provoquer le tueur.
Deux générations sont là : les rescapés, sérieux, un peu fanés par leurs précédentes expériences avec le tueur, et les jeunes, dans un monde d'images constant. Qui est le meurtrier ? Qui va en réchapper ? Le scénario est simple mais fonctionne assez bien : Scream 4 se regarde avec un plaisir presque coupable, puisqu'on sait ce qu'on est venu y chercher. Et qu'on le trouve.
Mon avis sur Scream 4 de Wes Craven : 7/10 - Le 13 avril au cinéma
Bien loin de l'original, Scream 4 tire davantage sur le côté humoristique que sur le côté épouvante. On sursaute, biens sûr, mais pas tant que pour le premier.
Au final, on est loin du chef d'oeuvre de mise en scène et du scénario parfait - rien d'étonnant - mais Scream 4 a au moins la qualité de s'adresser intelligemment à deux types de public : les fans du genre et de sa trilogie grâce au côté sur-référentiel du film, et les nouveaux clients qui se souviendront davantage du masque du tueur et de son acharnement.
Bande annonce de Scream 4 de Wes Craven, le 13 avril au cinéma
06
avr.
Scream 4 - le film d'horreur 2.0 ?
Par Ariane le mercredi, avril 6 2011, 06:00 - Films à l'affiche
C'est toujours la même histoire : un tueur masqué, avec ce masque blanc effrayant tout droit sorti de la peinture d'Edward Munch, "Le cri".
Wes Craven revient avec Scream 4, 12 ans après Scream 3. Facile d'y voir l'attrait mercantile en même temps que le besoin de marquer une nouvelle génération : Scream 1 se fait vieux (15 ans).
Facebook, Twitter, Internet : Scream 4 est un peu le film d'horreur du 2.0 même s'il n'exploite pas à fond les possibilités laissées par le mix entre meurtre sanglant et internet.
Vous aussi notez ce film !
9.5/10
- Note : 9.5
- Votes : 6
- Plus haute : 10
- Plus basse : 8
Commentaires
Hmm, comment dire... J'ai gagné un cran dan le cynisme et rigolé tout le long. Stratégie de défense contre la peur ou impossibilité de le prendre au sérieux depuis les Scary Movie ? Je sais pas, je sais que dans Le Rite, j'ai rigolé aussi (sans doute pour lutter contre l'ennui pour celui-là...)
Il y a tellement de films d'horreurs devant lesquels j'ai eu peur étant ado, que lorsque je les regardes aujourd'hui, j'en souris. Tellement de parodies aussi, avec lesquelles Scream 4 joue beaucoup. Il y a énormément de références, mais pas que aux films d'horreurs : il y a aussi des références vers Scary Movie :). Et finalement, ce côté drôle (où toute la salle riait fortement à beaucoup de passages) n'est-ce pas une volonté de leur part : couper l'herbe sous le pied à ces films parodiques, et s'en amuser ?
En tous cas, sans ce côté humoristique, je me serais bien ennuyée : comme tu le dis, ils n'ont pas assez joué avec le 2.0. Je m'attendais à plus de caméras, de Tweet, de Facebook ou encore d'autres outils de ce genre. Une scène où les personnages voient le meurtre sur Youtube, alors qu'ils sont dans la même maison par exemple, ça aurait pu être jouer avec le côté geek / new kids 2.0. C'est dommage.
Mais j'ai bien aimé le côté "méta" même si on a une impression de déjà, déjà, déjà vu (de manière générale, ou au début du film...). Finalement, il est très peu inventif ce Scream, mais il surprend un peu encore, fort heureusement
@Laeti : Salut Laeti ! Cool de te voir ici
Moi j'ai bien aimé le film car justement il est très parodique ! je ne me suis pas ennuyé du tout et j'ai sursauté parfois !
Moi j'aime que le scénario me surprend (comme la scène d'intro) donc je veux bien plus de "2.0" mais toujours en surprise !
Quoi qu'il en soit j'ai vraiment aimé
est ce ke kelkun pourait me raconter scream 4 sil vou plai g pa le droi daller le voir
@Laeti : D'accord avec toi, le côté web 2.0 aurait pu être beaucoup plus exploré et bien mieux réussi... Là, Wes Craven ne fait qu'un survol, et c'est dommage...
Je l'ai revu la semaine dernière et j'ai encore bien rigolé. Un peu moins eu peur encore. Espérons que les suivants soient plus flippants.
Alexis : et oui, de retour dans la vie sociale, et grâce à la carte UGC, de retour dans les cinés surtout
L'intro est surprenante au début, mais passé l'effet de surprise, le côté méta devient un peu trop "soulant". Finalement, ça ne met pas dans de bonnes dispositions pour la suite (ou dans un sens, ça annonce plutôt la suite ^^). A froid, en fait, je reste bloquée sur une impression d'une journée sans fin, qui recommencerai (sauf certains éléments qu'on changerait).
Je suis d'accord que c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleures confiture, mais faudrait faire attention à ce que celle-ci ne soit pas avariée avant de la consommer
Et puis en fait ce Scream m'a plutôt fait l'effet d'un Evil Dead : maquillages et effets un peu kitchs. C'est sûrement pour ça que j'ai passé un moment divertissant au lieu de l'ennui ferme j'imagine