L’innovation est néanmoins double : Jaume Balaguero et Paco Plaza optent pour la démultiplication de points de vue avec une profusion de personnages dotés de caméras (des policiers et des adolescents) et le décalage d’un genre à l’autre dans un passage de l’horreur à l’action sans doute un peu décevant par rapport à la pureté de l’horreur présente dans Rec.
En effet, Rec 2 est fatiguant plutôt qu’effrayant : les amateurs de cris et d’hystérie seront servis, sans que ces démonstrations de terreur envahissent, cette fois, la salle.
Le film recommence avec les images de fin du premier, mais bien vite, ce sont des policiers qui investissent les lieux en compagnie d’un homme du ministère de la santé dont le but est de récolter le plus d’informations possibles sur le virus qui se développe dans l’immeuble.
Le plaisir de retrouver le personnage féminin (Angela, interprétée par Manuela Velasco) est donc de courte durée, rapidement remplacé par un sentiment de frustration devant des policiers trop lisses puis finalement hystériques. Quant au groupe de jeunes qui se faufile dans l’immeuble, leur présence à l’écran est trop courte et caricaturale pour créer une quelconque empathie. En fait, on regrette les habitants de l’immeuble, les pompiers, et la jeune journaliste accompagnée de son caméraman.
L’immeuble est sans doute le personnage le plus complexe de Rec 2 : couloirs ensanglantés, appartements baignant dans l’ombre, grenier, conduits et couloirs cachés, etc. L’environnement instable de l’immeuble reste jouissif, illustrant la mise en danger du cinéma classique, gagné par l’intrusion du jeu vidéo, l’instabilité des caméras et un passage du zombie à la possession, original mais pas forcément séduisant.
La fin de Rec, qui jouait d’une potentielle explication était décevante, le choix d’explication proposé par Rec 2 l’est tout autant… Nous voilà plongés dans une histoire de possession : Rec 2 devient un mélange d’Alien et de L’Exorciste sans vraiment convaincre.
La terreur pure ne se retrouve que dans les dix dernières minutes, où le jeu avec l’obscurité et la caméra comme transformation du monde revient au premier plan, avec le retour d’ Angela et un dénouement qui assure un Rec 3.
Mon avis sur Rec 2 : 7/10
Avec Rec 2, l’effet de surprise est passé. Jaume Balaguero et Paco Plaza optent pour un exercice d’équilibriste entre une répétition de Rec et un renouvellement principalement présent dans les thématiques abordées et le type de personnages confrontés au virus.
Mon grand regret : qu’aucun des casques à caméra intégrée ne se soit retrouvé posé sur la tête de l’un des zombies.
Bande annonce, Rec 2 :
Je remercie Wild Side, Le Pacte et Public Système Cinéma pour la découverte de Rec 2 en projection presse.
Commentaires
C'est assez bizarre que le 2 soit si different du premier... quand on regarde les années de production des films il s'agit de la meme année, 2007, ce qui laisse supposé qu'il on plus ou moins enchainé le second, comment alors "s'égarer" autant?
Enfin je ne l'ai pas encore vu, alors je ne peux pas vraiment juger, mais cela me semble bizarre
Peut être est ce tout simplement un envie de dérouter le spectateur, l'année de production n'a rien a voir là dedans, regarde star wars, ou encore Elephant de Gus Van Sant avec l'original... des années les sépares sa ne les pas empêcher de conserver, et d'une manière très brute, leur originalité.
De plus je ne les ais pas trouvé si différent que çà bien au contraire, des styles bien définies, propres et très calculé que l'on retrouve dans la première pellicule... Ah si seulement nous avions étudié cet oeuvre en c.a.v. =)
@Shadow-sco : Le principe reste le même dans les deux. Rec 2 démultiplie simplement le principe de la caméra épaule.
Par contre, il y a pour moi une différence entre le premier volet vraiment orienté film d'horreur et le second, qui lorgne plus du côté de l'action avec des policiers qui n'ont ni la prestance, ni la terreur d'Angela.
Ce que j'avais aimé dans Rec : cette terreur omniprésente, la peur-panique, et les 90% du films qui se déroulent dans l'ignorance du phénomène terrible qui a saisi l'immeuble.
Pour moi le style reste le même, bien que l'esthétique théâtral diverge quelque peu, les conventions restes inchangé. Ce que j'ai aimé dans Rec: le calcul précis et redondant des cadrages sur un plan plus technique le travail est très soigné. L'ambiance est parfaitement maitrisé, seul hic trouvé la gestion du clair/obscure à certains moment qui auraient pu êtres mis en avant =)
Je sais que nous somme pas la pour parlé de REC 1 mais les vieux dans le 1 ou sont ils passé on les vois pas se faire bouffé...Sinon rec2 et tré bien ...
moi jle trouve assez intrigant et une petite pointe d'angoisse quan meme
Salut à tous, j'ai trouvé ce billet sur mon blog, alors je viens voir... Et je vais donc rendre la même réaction ici. Les références proposées dans votre article n'ont vraiment pas l'air d'être vraiment au point : maxjeu.com, en plus d'être relativement obscur (pour ne pas dire parfaitement inconnu) et pas franchement bien codé, ne présente strictement aucun des cours proposés dans sa liste. Quant au second, c'est le lien vers le livre de l'auteur du même site... Ledit livre n'a visiblement reçu aucun avis sur Amazon et n'a pas l'air en vente ailleurs, ce qui tend à dire qu'en fait de Bible, il s'agit plutôt d'un triste bouquin qui ne se vend pas. Du grand Cortex 2.0. L'article en lui-même est très bien mais les références proposées ne me font ni chaud ni froid. http://websante.weebly.com/chronobi...