Le Dernier exorcisme prend la caméra par la main et nous embarque dans une histoire de possession interdite aux moins de 16 ans.
Le révérend Cotton Marcus est interviewé pour ses facultés d'exorcisme et mène une équipe dans la campagne profonde pour pratiquer un dernier exorcisme et mettre à jour la supercherie dont il s'agit.
Direction chez les plouks, façon La Colline a des yeux ou Massacre à la tronconneuse : maisons délabrées, champs effrayants et autochtones étranges.
La fine équipe rencontre alors Nell, l'adolescente qui serait possédée.

dernier exorcisme nell
Le principal intérêt du dernier exorcisme est dans la double possession qui s'exerce en réalité : Nell possédée par le démon Abalam et le film lui-même, possédé par ses prédécesseurs.
On retrouve le duo cameramen - spécialiste d' un métier de Rec, avec une première partie qui se concentre sur le métier des personnes filmées, avant de les voir à l'action.
Le Projet Blar Witch est là aussi, avec les courses effrayées dans le bois, dans un hors champ presque permanent et terrifiant, une caméra en totale plongée ou qui balance de gauche à droite, dévoilant rapidement une forme peut-être humaine.
Niveau gore, le film oscille entre un Rec gore et un Blair Witch qui joue sur le hors champ permanent sans avoir besoin de flaques de sang.

Interdit aux moins de 16 ans, le Dernier exorcisme n'est pourtant pas si violent que l'interdiction le laisse croire. Au contraire, le réalisateur prend le temps d'installer une tension qui va crescendo. Ainsi la première partie du film suit Cotton dans sa vie quotidienne de révérend. On est très loin encore de l'horreur et pourtant quelques indices laissent prévoir une montée en puissance : livre des démons, enfant sourd.
Le premier exorcisme installe alors un climat ambigu : Cotton ne croit pas aux démons et c'est en souriant que le spectateur découvre les trucages du métier : croix qui lance de la fumée, hurlements enregistrés : l'exorciste est avant tout un acteur et un metteur en scène. Pourtant, des indices laissent persister le doute.

le dernier exorcisme exorcisme
Cotton repart avec un beau paquet de billets passer la nuit dans le motel d'à coté. ll est bientôt rejoint par Nell, comme somnambule. La peur est arrivée.

On sursaute à certains moments, et la possédée qui se promène avec la caméra est un moment de frayeur réussi.
Le scénario cultive des rebondissements pas désagréables : ambiguïté des personnages, questionnement sur la maladie de Nell : possédée ou psychopate schizophrène ?
Hélas, le film perd toute crédibilité dans sa volonté de révélation. Toute hésitation sur l' état de Nell disparaît dans la mise en scène d' une messe noire façon feu de camp inutile et risible.


Mon avis sur Le Dernier Exorcisme de Daniel Stamm : 5,5/10
Bien sûr, le film réutilise des recettes qui ont prouvé leur efficacité, mais c'est ce qui fait aussi un bon film de genre. Le Dernier exorcisme n' arrive pas au niveau de ses maitres ( Blair Witch et Rec ) mais est un film de genre honnête, plongeant hélas dans une fin proche du ridicule, qui rappelle que dans le cinéma d' horreur, le hors champ est souvent plus effrayant que ce qu' on préfere nous montrer.


Bande annonce Le Dernier Exorcisme de Daniel Stamm



Le Dernier exorcisme sort en salles le 15 septembre.
Il a bénéficié d'une campagne marketing très originale que vous pouvez découvrir en lisant cet article : Le Dernier exorcisme, maladie virale.