A nightmare on Elm Street fait partie des films qui m'ont fait aimer le cinéma d'horreur, au même titre que le premier Halloween ou Massacre a la tronçonneuse.
Avec ce remake du premier Freddy, il est temps de faire découvrir à une nouvelle génération la figure du croquemitaine. Nancy revient et avec elle un groupe d'amis touché par une étrange malédiction : ils rêvent d'un homme au visage brûlé qui s'appelle Freddy et les tue dans leur sommeil.
C'est Samuel Bayer qui dirige les commandes et échappe au premier risque du remake : l'accentuation du gore et la multiplication des meurtres.

Freddy Elm Street
Mais ne nous leurrons pas : Freddy version 2010 n'est pas un chef d'œuvre de cinéma. Disons qu'il remplit a peu près son rôle de film d'horreur destiné aux adolescents, sans que la ligne de conduite soit très claire puisque Samuel Bayer emprunte le sérieux du premier Freddy et l'aspect parodique des suivants. Faut il rire ou hurler ? Difficile, dès lors, de craindre Freddy Krueger.

Freddy, anciennement Robert Englund, est incarné cette fois-ci par Jackie Earle Haley. Le maquillage est peut être un peu décevant et le film fait le choix de l'explication, grand mécanisme anti peur du film d'horreur. Ce qui effraie dans la série des Freddy, ce sont les mécanismes habituels de l'horreur : musique typique, hors champ, suspense, effet de surprises et gros plans qui nous empêchent de cerner la situation et le danger.
Mais ces effets sont ici court-circuités par l'intrusion du passé, traité sans saisir toutes les opportunités possibles. Il y avait un trou dans le premier Freddy : de l'inconnu. Le remake le comble, transformant Freddy en un monstre lisse et sans mystère.

Freddy image
Pourquoi n'avoir pas joué avec cette figure culte ? Pourquoi ne pas lui donner une vraie scène, où il ne soit pas que le meurtrier qui poursuit sa victime ? Freddy n'existe hélas que parce qu'il existe une poignée d'adolescents, qui n'existent eux-mêmes que pour être décimés par Freddy un à un, sans vrai rebondissement.
On aurait pu imaginer un univers plus original pour Freddy : fantasque, fantaisiste, et qui aurait joué sur son sens de l'humour (la scène de la neige en est une timide tentative). On aurait pu imaginer aussi un univers fantastique ultra-noir. Mais Freddy version 2010 fait le choix du "réalisme" explicatif malsain en s'enfonçant dans des flash backs didactiques.

freddy scène neige
Ce qu'il manque peut-être au final, c'est un jeu avec le personnage : le choix d'un jeu froid et terrifiant, ou celui d'un jeu parodique innovant, suggéré timidement dans la scène où l'héroïne se cache dans une penderie, exactement comme dans Halloween.


Mon avis sur Freddy, Les Griffes de la nuit : 5/10
Le plaisir de retrouver Freddy est grand et même si le film accumule les défauts, le charme du personnage subsiste dans cette hésitation entre rêve et réalité puisqu'au bout d'une ou deux fois, le spectateur qui pensait être dans le réel devouvre qu'il s'agit d'un rêve. C'est alors l'ensemble du film qui peut n'être qu'une succession de rêves. La voilà la peur originelle.

La réplique culte :
Un gamin : "Oh God !"
Freddy : "No, just me."

Bande annonce, Freddy Les Griffes de la nuit de Samuel Bayer



Freddy Les Griffes de la nuit sort au cinéma le 12 Mai.
Pour ceux qui ont eu la chance de le voir en projection presse : qu'en avez-vous pensé ?
Pour les autres, je vous donne rendez-vous le 12 Mai, au cinéma.