"L'an prochain, ma fille quittera le système scolaire francais pour entrer dans une école américaine. Je sais qu'elle n'apprendra pas autant de choses que dans nos lycées, mais en sortant de sa scolarité, elle sera préparée à une vie sociale harmonieuse et à travailler en équipe. Elle ne sera pas une aigrie, car ses professeurs l'auront investie d'une singulière confiance en elle-même."
Tout est dit mais je ne peux pas résister : je dois vous parler du concept du sandwich qui décrit la relation entre un prof et son élève : un compliment, un " mais tu pourrais améliorer ça " suivi d'un bravo. Hypocrite ? Peut être, mais il s'agit surtout d'une méthode qui donne envie d'avancer et donne confiance en soi.

En bref, on apprend plein de choses dans Chroniques d'Amérique, mais il manque cruellement un espace essentiel : les ranchs, simplement évoqués le temps d'une phrase. Le ranch... Un espace historique et mythique qui permet de decouvrir un nouveau monde.
Francois Hauter fait plusieurs incursions dans les terres (Montana, Kansas, Texas) mais sans jamais raconter le quotidien de ces cow boys qui passent leurs journées entières dehors, sur leur cheval et qui vont sur Internet le soir, au coin du feu, en parlant du prochain rodéo et des chevaux à ferrer.
Par contre, il y a la découverte d'une ville fantôme : Treece, dans le Kansas. Impossible de ne pas penser à des films comme La Colline a des yeux. Tout le décor est la : ville déserte, bâtiments en ruine, pollution des sols. Un peu plus loin, a Coffeyville, là ou trois des frères Dalton ont été tués, le scénario est le même : la ville se meurt.

Si Hollywood a son chapitre, Los Angeles n'a rien d'autre. On oublie Downtown, ses gratte-ciels et ses districts populaires, on écarte Venice est ses médecines très spéciales, on oublie de parler des transports et on oublie de spécifier le nombre élevé de clochards sur Hollywood Boulevard, et les jours de brume sur la plage où tout ne vous paraît qu'un épais rêve éveillé.
Il n'y en en a que pour Hollywood, comme toujours, un Hollywood qui ne change jamais dans les livres : Joseph Kessel et Blaise Cendrars en 1936 le décrivaient de la même manière.

Mais un essai, c'est toujours un point de vue, des possibilités écartées, des choix. Francois Hauter fait ceux de la politique et d'Obama en incluant l'île de Pâques et Tahiti, deux lieux tout aussi intéressants à découvrir.
En fait, on aurait préfèré que ce tour d'Amérique dure plus longtemps.

Je finirai sur deux choses : cette phrase de Francois Hauter: "L'Amérique, c' est Alice au pays des merveilles pour les grandes personnes" et cette chanson de Johnny Cash que j'ai écouté en boucle pendant un moment : "I' ve been everywhere".


Chroniques d'Amérique est disponible aux éditions Montparnasse.
Si vous cherchez un livre sur les Etats Unis aujourd'hui, "Chroniques d'Amérique" est un très bon choix.