Alice Dehaene est en thérapie chez Luc Graham depuis bientôt un an. Celui ci est sur le point de la guérir mais l'un des tests perturbe fortement Alice qui s'enfuit. Lorsqu'elle se réveille, deux jours ont passé. Alice n'a qu'un indice sur ses faits et gestes de ces 48 heures : un numéro de téléphone qui va la conduire chez un jeune homme. Elle y découvre une photo de sa jumelle, pourtant morte il y a dix ans.
Franck Thilliez n'y va pas de main morte : Fractures est hyper violent, addictif et en même temps exagéré. Les points de vue sur les personnages se font et se défont. Ce livre est à découvrir sans jamais se fier à aucun des personnages, ni aux points de vue évoqués. On navigue dans un livre aussi compliqué que les cerveaux des protagonistes. C'est l'un des principaux intérêts du livre, qui multiplie peut-être un peu trop les retournements de situation.
Si Thilliez manie plutôt bien le style du polar, certains passages comme les scènes amoureuses prêtent à sourire. On n'est pas franchement dans le réalisme mais plutôt dans le kitsch de l'écriture amoureuse.
On retrouve le même engouement pour la science et la médecine que dans Le Syndrome E (le plus récent, consacré à l'hystérie collective). Dans Fractures, c'est la dissociation et bien d'autres problèmes psychiatriques qui sont abordés : la survie après un traumatisme de guerre, et d'autres leviers de l'histoire que je vous laisse découvrir. Cet aspect scientifique donne aux romans de Franck Thilliez plus de poids, un fort ancrage dans la réalité malgré une histoire abracadabrantesque. C'est d'ailleurs ce qui fait du livre autre chose qu'un simple roman de gare.
Ma crititique de Fractures a été écrite dans un train couchette, au retour du carnaval de Venise. Bercée par le roulement lent du train, je me suis dit que le livre aurait mérité une seconde lecture à la lumière des découvertes qui sont faites au fur et à mesure.
Vous l'aurez compris, je suis dans ma période polar en ce moment. Et un prochain est déjà en cours de lecture : le nouveau Franck Thilliez, prévu dans les librairies le 14 avril. Je vous en parle très bientôt. Le roman s'appelle Gataca et c'est la suite du Syndrome E.
10
mar.
Fractures : le thriller poussé jusqu'au bout de ses retranchements
Par Ariane le jeudi, mars 10 2011, 21:43 - Les critiques de livres
Vous cherchez un polar à l'intrigue alambiquée, aux retournements de situation infinis et aux personnages torturés : Fractures est le polar qu'il vous faut. Le polar idéal pour les trains de nuit. Qui ferait presque penser à un livre horrifique tant le spectateur va être malmené dans les méandres d'esprits terrifiés et terrifiants.
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