Le commissaire n'a pas tort, puisqu'un matin, dans un cercle bleu, se trouve un cadavre.
Fred Vargas s'empare ici de Paris et ses rues, pour une enquête qui réunit d'étranges personnages : Adamsberg, le commissaire amoureux de Camille, qui sent les choses et les êtres, Mathilde, océanographe passionnée de poissons et excentrique, Clémence, une vieille femme obsédée par les petites annonces, etc. Parmi ces personnages, tout le monde et personne en même temps, pourrait être l'homme aux cercles.
Adamsberg et son collègue Danglard veillent, cherchent, attendent. Car Adamsberg travaille dans l'attente, calmement. Dans ce roman policier, pas question de se précipiter : la part belle est données aux dialogues, aux descriptions et aux pensées philosophiques et atypiques.
On retrouve dans dans L'Homme aux cercles bleus le sens du détail de Fred Vargas et une vision du personnage de roman que j'apprécie tout particulièrement : l'ironie des pensées, la nonchalance, les défauts.
L'homme aux cercles bleus en a un, de défaut : certaines considérations des personnages, parfois trop longues, peuvent couper de l'intrigue en affaiblissant le rythme établi.
Mais qu'importe. Car me voilà devenue une Adamsberg addict !
Extrait
Adamsberg se servit un café et regarda : la femme parlait à voix rauque, elle était énervée, triste aussi. C'était visible, ces flics l'emmerdaient. elle était habillée en noir. Adamsberg trouva qu'elle avait une tête d'Egyptienne, ou de n'importe quoi qui donne ces magnifiques visages busqués et sombres qu'on n'oublie jamais et qu'on emporte partout, un peu comme la petite chérie.
Castreau lui disait maintenant :
- Ce n'est pas une agence de renseignements ici, madame, soyez aimable, partez, allez, partez maintenant.
Elle n'était plus jeune. Adamsberg lui donna de quarante-cinq à soixante ans. Ses mains étaient brunes, violentes, les ongles courts, les mains d'une femme qui avait dû passer sa vie ailleurs, à chercher quelque chose avec elles.
- A quoi ça sert alors les flics ? disait la femme en secouant ses cheveux noirs, coupés sur les épaules. Un petit effort, un petit conseil, vous n'allez pas en crever, non ? Moi je vais mettre dix ans à le trouver, là où ça ne vous prendrait qu'une journée !
L'homme aux cercles bleus, p 32.
29
mai
Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ?
Par Ariane le dimanche, mai 29 2011, 22:38 - Les critiques de livres
Il arrive qu'on se fasse piéger. Piégé par un écrivain et son personnage. Et cette fois-ci, ce sont Fred Vargas et Adamsberg (Jean-Baptiste pour les intimes) qui m'ont piégée. Après la très jolie découverte de L'homme à l'envers, j'ai foncé vers L'homme aux cercles bleus. Le titre et le résumé me plaisaient.
"Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ?" Telle est la phrase que les parisiens trouvent le matin, sur le trottoir, à côté d'un cercle bleu dessiné à la craie, qui entoure un objet perdu à chaque fois différent. Pour tout le monde, c'est l'oeuvre d'un uluberlu cultivé et original. Pour Adamsberg, cette manie est une marque de cruauté.
Commentaires
Trop cool que t'aimes Vargas !
Les histoires sont super addictives, c'est fluide et agréable sans se prendre au sérieux. Tu me diras lesquels sont les meilleurs !
@Schouffy : C'est un peu une drogue maintenant. Tu en lis un et tu veux lire les autres...