François Cluzet joue un personnage mystérieux, tout en paradoxes. Philippe Miller est à la fois timide et emporté, détaché et sensible, fragile et ferme, sans que ces écarts de tempérament remettent en question l’unité du personnage.
Il faut dire qu’A L’Origine bénéficie de personnages tous plus réussis les uns que les autres. Même le banquier, un personnage pourtant secondaire et facilement caricatural bénéficie d’une épaisseur presque hors norme. La maire du village, interprétée par Emmanuelle Devos est tendre et étonnante, on retrouve également Soko qui incarne la jeune Monika, Vincent Rottiers qui jour le rôle de Nicolas, son petit ami. Et à chaque fois, les personnages sont d’une rare sincérité.

Ensuite, A l’origine n’a pas la lourdeur habituelle de son genre : le film social. Le thème de l’ode au bâtiment, de l’ode au projet, est traité par une mise en scène sobre et fascinante, portée par les lumières de l’autoroute ou encore son avancée rectiligne, hypnotique. De même, la portée métaphorique des images de l’autoroute est toute en légèreté, très émouvante. Chacun des personnages semble avoir droit à un nouveau départ et recommence à rêver.

A l’origine est une jolie fable sur la brisure d’une carapace, celle de la solitude, face à l’espoir et l’effervescence d’un groupe, et devant un projet dont la réalisation devient peu à peu essentielle, après n’avoir été qu’un moyen de s’enrichir en mentant.


Mon avis sur A l’origine de Xavier Giannoli, 9/10
A l’origine n’est pas un film extravagant, pas plus qu’un film hautement médiatisé. Le film est une petite perle, de passage sur les écrans, que je conseille à tous les spectateurs désireux d’un autre cinéma et d’une jolie découverte.
On regrette une seule chose : l'absence de numéro chanté de Soko.

Bande annonce, A l'origine