François Cluzet joue un personnage mystérieux, tout en paradoxes. Philippe Miller est à la fois timide et emporté, détaché et sensible, fragile et ferme, sans que ces écarts de tempérament remettent en question l’unité du personnage.
Il faut dire qu’A L’Origine bénéficie de personnages tous plus réussis les uns que les autres. Même le banquier, un personnage pourtant secondaire et facilement caricatural bénéficie d’une épaisseur presque hors norme. La maire du village, interprétée par Emmanuelle Devos est tendre et étonnante, on retrouve également Soko qui incarne la jeune Monika, Vincent Rottiers qui jour le rôle de Nicolas, son petit ami. Et à chaque fois, les personnages sont d’une rare sincérité.
Ensuite, A l’origine n’a pas la lourdeur habituelle de son genre : le film social. Le thème de l’ode au bâtiment, de l’ode au projet, est traité par une mise en scène sobre et fascinante, portée par les lumières de l’autoroute ou encore son avancée rectiligne, hypnotique. De même, la portée métaphorique des images de l’autoroute est toute en légèreté, très émouvante. Chacun des personnages semble avoir droit à un nouveau départ et recommence à rêver.
A l’origine est une jolie fable sur la brisure d’une carapace, celle de la solitude, face à l’espoir et l’effervescence d’un groupe, et devant un projet dont la réalisation devient peu à peu essentielle, après n’avoir été qu’un moyen de s’enrichir en mentant.
Mon avis sur A l’origine de Xavier Giannoli, 9/10
A l’origine n’est pas un film extravagant, pas plus qu’un film hautement médiatisé. Le film est une petite perle, de passage sur les écrans, que je conseille à tous les spectateurs désireux d’un autre cinéma et d’une jolie découverte.
On regrette une seule chose : l'absence de numéro chanté de Soko.
Bande annonce, A l'origine
18
nov.
A l’origine, il y a le bâtiment
Par Ariane le mercredi, novembre 18 2009, 14:07 - Films à l'affiche
A l’origine, de Xavier Giannoli, est un film réaliste, tiré d’une histoire vraie : Philippe Miller profession arnaqueur, se rend dans un village rongé par le chômage où, quelques années plus tôt, l’arrêt de la construction de l’autoroute a enraciné les habitants dans la misère.
Poussé par certains distributeurs et le conseil municipal, il finit par prendre en charge la réouverture des travaux en se faisant passer pour le directeur d’une petite entreprise fictive (GMTR) censée être affiliée à la CGI. Son but : commencer la construction et partir avant la fin, avec l’argent liquide amassé.
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9/10
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Commentaires
J'ai vraiment aimé.
je sais pas si c est une coïncidence ou autre chose, mais c est un filme qui parle en partie de ma vie puisque moi je suis le vrai gérant d'une entreprise dont la dénomination est GMTR au maroc, et je me demande si c est une bonne ou mauvaise pub pour moi et pour ma société ???
Il s'agit d'un film très humain ou l'autoroute devient simplement le chemin d'un avenir meilleur. D'ailleurs même si personne ne semble savoir quelle est sa destination, tous y oeuvre.
Pour ce qui est du problème de Mouradovski, je ne pense pas qu'un tel film puisse lui être préjudiciable. L'objet de la société créée de fait présente dans le film est spécifique, tout comme la signification des initiales GMTR. D'autre part, et au vue de la passion dévorante de son gérant pour son ouvrage, si un amalgame venait à être fait je ne pense vraiment pas que celui puisse d'une quelconque manière nuire à une autre société ayant la même dénomination sociale.

Cela n'aurait sans doute pas été le cas si François Cluzet avait disparu à la fin du film pour un paradi fiscal.