Un si doux visage compte parmi ses personnages l'une des femmes fatales les plus accomplies en la personne de Diane (Jean Simmons), une jeune femme qui deteste sa belle-mère et dont le doux visage semble n' être qu'un cruel paradoxe avec sa très sombre âme.
L'ambivalence de la femme fatale est ici très nette : une beauté d'ange avec en profondeur une melancolie aiguë, mêlée à une puissance de manipulation et d'orchestration. Jean Simmons joue le rôle à là perfection, tantôt gagnée par le bonheur, une profonde mélancolie, ou encore une étincelle machiavélique dans le regard.

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Face à ce type de personnage très complexe, Franck (Robert Mitchum) a les pieds sur terre. Très calme, c'est une force tranquille qui contraste tout à fait avec les sentiments exacerbés de Diane.
L'un va-t-il déteindre sur l'autre ? Ou l'un va-t-il mener l'autre à sa perte ? Très vite, les relations entre les personnages deviennent doubles, entre manipulation et admiration, amour et neutralité.

Diane a-t-elle vraiment envie de tuer sa belle-mère ? Franck, qui semble pris entre ses filets, va-t-il jouer un rôle dans ce plan machiavélique ? Le film avance au fur et à mesure, empêtrant les héros dans une réalité de plus en plus dangereuse et désespérée.

Un si doux visage joue sur la complexité et l'épaisseur de ses personnages. L'interprétation du duo principal est fascinante et le personnage de Diane reste l'un des plus mystérieux du cinéma : voilà une belle porte d'entrée dans le genre du film noir.