Tron L’héritage revient de très loin : c’est la suite d’un film culte de 1982 : Tron, un film de geek par excellence puisqu’il raconte la création d’un monde virtuel par un concepteur en informatique.
Dans Tron L’Héritage, Disney donne au héros du premier Tron un fils, qui, à 27 ans, de retour dans l’atelier de travail de son père, se retrouve parachuté dans le monde de Tron, dans lequel son père est resté enfermé depuis maintenant des années.

Tron L’héritage est un vrai film de science fiction : les vaisseaux spaciaux sont légion, le monde inventé est stellaire, marqué par le noir, le blanc, et des lignes de lumière omniprésentes. Les prouesses techniques se mêlent à un travail sur les décors, qui donnent à voir au spectateur un univers sans concession. Tron L’Heritage, c’est l’immersion dans une expérience visuelle et sonore, avec comme concepteurs de la BO les Daft Punk. Le spectateur est littéralement scotché devant une atmosphère sans fausse note. Image et musique se mêlent, pour un résultat jouissif pour les amateurs de Daft Punk et de SF, pour les autres aussi.

tron-decor
L’impression que laisse Tron est pourtant inégale et étrange : on est tenté, d’un côté, de montrer du doigt un scénario simpliste, sans grands rebondissements, avec en même temps cette sorte d’hermétisme propre au genre de la science fiction, qui rappelle par moment 2001 L’Odyssée de l’espace de Kubrick. En même temps, Tron L’héritage appartient à la catégorie des blockbusters américains : armée de robots, effets spéciaux à gogo, etc. D’où un visionnage étonnant, avec la sensation d'un film qui ne sait plus vraiment sur quel pied danser et danse au final avec tous.

Olivia Wilde, en héroïne féminine de Tron est parfaite, si bien qu’on regrette de la voir si peu à l’écran. L’histoire se concentre en effet sur le jeune homme : Sam Flynn, incarné par Garrett Hedlund. L’erreur de casting est peut-être là, Garrett Hedlund laissant filtrer très peu d’émotions, qu’il s’agisse du corps ou de la voix. L’entendre raconter le coucher de soleil à Quorra, c’est comme l’écouter parler de son chien ou de son café du matin.

tron-heritage-heros

Mon avis sur Tron de Joseph Kosinski, le 9 février au cinéma : 6,5/10
On retiendra de Tron L’héritage une BO qui colle à la peau des images, la mise en place d’une esthétique de science fiction très typée et visuellement réussie. Le réalisateur ne laisse pas pour autant de côté le réel, avec des scènes de début et de fin qui nous plongent dans l’histoire de la famille Flynn.
Dommage qu’une fois plongé dans le monde de Tron, le scénario se fasse tout petit, dépassé et écrasé par la mise en scène des décors et les effets spéciaux. Le rythme s’en ressent : dans le monde de Tron, le film se fait flottant, vaporeux, les lignes scénaristiques se sont fondues dans le décor pour n’être plus que des effets lumineux.

Bande annonce Tron Legacy de Joseph Kosinski, sortie le 9 février