Le premier rôle féminin le deteste et prend un accent anglais pour coller à son personnage. N'oublions pas l'acteur qui joue le rôle du mari et propose un comique pour le moins éculé, le valet premier de classe et la metteur en scène suisse - ma préférée, toujours de bonne humeur et prête à tout pour gérer les conflits et faire comprendre à ses acteurs comment ressentir la pièce. "C'est aluminium" dira-t-elle de la pièce pendant la répétition générale...

Évidemment cette répétition générale est plus qu'approximative : on rit et mal jouer devient un critère de comique et d'entrée dans l'histoire. Mais la première dépasse largement cette répétition catastrophique : l'échec est total, pour notre plus grand plaisir. Des répliques oubliées, des objets qui ont changé de place, du vrai whisky, l'armoire pour se cacher fermée à clé, un acteur malade qu'on remplace, tout est là pour rendre cette première cauchemardesque.

Tous les types de comique sont convoqués et la mise en abîme permet un parti pris très original puisqu'elle renverse les qualités d'acteur qu'attendent le spectateur : ici, mal jouer créé le comique et l'excellence du comedien.

Facile ? Peut être... ou beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît car finalement jouer celui qui joue mal n'est pas sans risques.