Tout commence avec l'aménagement de l'espace : de nombreux écrans mais des places assises trop restreintes, sans compter la foule qui s' entasse où elle peut.
L'exposition choisit de multiplier les extraits par écran, ce qui revient à diminuer drastiquement leur durée. Aucune explication n'appuie ces extraits : oui l'une est blonde et cette autre brune. Mais ensuite ? On passe à côté de chefs d' œuvre - Vertigo, Mulholland Drive - qui auraient mérité des explications capilaires poussées.
Enfin, tous ces cheveux semblent bien figés : aucune interaction n'est proposée, on nous nourrit d'images et c'est au visiteur d'en connaître un rayon. À ce titre Brune et blonde est le type d' expo qu'il est intéressant de visiter avec un conférencier.

L'idée de mélanger les arts en intégrant la photo, la peinture, est une bonne idée, mais là encore les explications se font rares et les œuvres s'égrènent ça et la comme pour combler les vides laissés par le cinéma.
On sort de là avec une sensation de vide et d'incomprehension, puisque l'angle d'attaque proposé par l'expo reste très lointain.
L'ensemble est figé, et tant de choses manquent : des salles consacrées à des actrices ou à des personnages, une salle sur la perruque.
L'expo - pourtant consacrée au cheveu - devient alors élitiste, autiste, tout en étant paradoxalement consacrée à un sujet bien défini et palpable.

Pourtant, des thématiques intéressantes sont effleurées : le rôle de la chevelure dans la revendication féminine, le rôle plastique de ces tignasses, leur rôle scénaristique, des courts-métrages spécialement réalisés pour l'occasion : de nombreuses idées qui donnent l'eau à la bouche mais qui laissent le visiteur sur sa soif.