Brit est le fils du propriétaire d’un célèbre journal : The Daily Sentinel. Il mène une vie dissolue et un brin benêt, ne fait pas la fierté de son père, engagé et grand intellectuel.
Sa vie bascule lorsque son père meurt après avoir été piqué par une abeille : il est désormais le propriétaire du journal et de la maison familiale. Il fait alors la rencontre de Kato un mécano des voitures et des cafés, petit génie de kung fu, de débrouillardise et de sagesse – son exact opposé, en bref.
Ce duo improbable se transforme en super héros dans un seul but : aider les gens. Comme couverture, ils choisissent de se faire passer pour des méchants aux yeux de la police, et lorgnent bien vite sur le territoire de Chudnofsky, le gangster qui dirige tous les gangs de Los Angeles.

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The Green Hornet a un charme certain, qui tient à sa mise en scène, au loufoque des situations et à l’impeccable Kato (Jay Chou). Comme dans Kick Ass, la place de la vedette tend à être interrogée : Kato, tout comme Hit Girl, ont la trempe des super-héros, que Brit (le frelon vert) et Kick Ass n’ont pas. Gondry y va d’ailleurs à fond, faisant de Brit (Seth Rogen) un loser survitaminé fatiguant et malpoli, jusqu’à indigestion du spectateur. Cameron Diaz, en secrétaire experte en criminologie déçoit : on retrouve ses éternelles mimiques, dommage. Le casting est donc loin d’être le point fort du film.

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Le must, c’est plutôt de sentir combien Gondry s’est amusé à faire son film – un film totalement différent de sa philosophie habituelle (La Science des rêves, Be Kind Rewind), dans lesquels les accessoires, les décors, faits de bric et de broc, offraient une poésie moderne et artisanale.
Gondry part dans l’autre extrême avec The Green Hornet, comme un enfant qui découvrirait la voiture télécommandée après n’avoir joué pendant des années qu’avec une auto miniature. On peut se demander ce qui différencie alors Gondry des autres réalisateurs de films d’action américain, surtout lorsque l’on se retrouve nez à nez avec des scènes de poursuite ou des scènes de fusillades, bien faites, mais qui auraient pu figurer dans n’importe quel autre film. Heureusement, Gondry conserve sa funky touch grâce à de petit détails (le méchant avec son masque à gaz, les noms de super héros, un second degré qui vient par petites touches impressionnistes).

Si le spectateur passe un bon moment, face à un divertissement pur, qui ne réfléchit pas, il manque un arrière-gôut, un souvenir, un petit quelque chose qui fait qu’on se souvient d’un film.
Le déchainement d’effets spéciaux a hélas tendance à mettre de côté le second degré, le film optant en plus pour une 3D qui n’apporte strictement rien. Mode de la 3D, mode du super héros associé à la parodie et au second degré : Gondy surfe sur des thèmes du présent, en y perdant tout ce que ses précédents films pouvaient avoir de personnel et d’émouvant.


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Mon avis sur The Green Hornet : 6/10
The Green Hornet est un divertissement amusant, mais qui se jette à corps perdu dans les codes du cinéma américain d’aujourd’hui. Gondry laisse de côté sa poésie, ses constructions, pour proposer du fun et du matos de pro. Revirement complet et pourquoi pas après tout.
Son prochain film nous dira dans quelle direction il s’aventure : le retour à une poésie de l’artisanal ou le déchainement du film d’action décérébré.


Bande annonce The Green Hornet de Michel Gondry