Take Shelter joue sur l’une de nos peurs les plus profondes : la peur d’une catastrophe naturelle et ses conséquences.
La force du film tient déjà dans son casting avec dans le rôle de Curtis Michael Shannon, impeccable en mari protecteur et parano. A la fois flegmatique et terrifié, quelquefois insupportable et cependant aimant, Curtis est un personnage complexe qui trouve face à lui sa femme Samantha (Jessica Chastain qu’on a déjà vu dans The Tree Of Life et La couleur des sentiments), compréhensive et tenace.

take shelter jessica chastain
Pas besoin de monticules d’effets spéciaux pour installer un climat de malaise : le réalisateur Jeff Nichols utilise à la perfection la trouble frontière qu’il tisse entre la réalité et les cauchemars de Curtis. Démêler le vrai du faux : c’est la lourde tache qui incombe à Curtis, dont la paranoïa monte graduellement pendant le film, et c’est aussi le lot des spectateurs de savoir différencier ces deux états.
Take Shelter est un très beau film sur la thématique de la perception : biaisée par l’esprit de Curtis, différente avec la petite fille de Sam et Curtis qui n’entend pas, réaliste et spontanée pour Samantha. Il en ressort un thriller envoutant et angoissant à la fois, qui oscille entre le drame et le film d’horreur, la comédie dramatique et le film de fin du monde.

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Mon avis sur Take Shelter de Jeff Nichols : 9/10
Take Shelter est, dans la lignée de Melancholia de Lars Von Trier, un film sur la fin du monde qui se concentre sur le vécu psychique des personnages plutôt que sur les effets spéciaux.
Jeff Nichols livre ici une version américaine de fin du monde revisitée. C’est une idéologie américaine malade qui côtoie la peur des catastrophes naturelles.
Un très beau film, vu deux fois au cinéma.


Bande annonce Take Shelter de Jeff Nichols