Alors, Shrek finit par craquer. Il fait sa crise du bon père de famille rangé qui veut redevenir l’ogre (en fait l’ado) qu’il a toujours été. Un Shrek qui retomberait en pleine crise d'adolescence ?
Pas mal, d’autant qu’on imagine avec un film qui reprendrait l’impertinence et le fun du premier volet.

Oui mais voilà, on ne sort pas franchement emballé.
Tracassin, le grand méchant qui ramène Shrek à son statut d’ogre craint par la planète entière fait dirons-nous, beaucoup de bruit pour rien. Et on s’ennuie, la faute sans doute à un scénario qui veut que dès l’instant où Shrek réussit à retrouver Fiona dans le monde parallèle établi par Tracassin, tout suspense soit anéanti.

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Les dialogues font rarement rire et la mise en scène échoue à métamorphoser les éléments classiques du conte en créations drôles, surréalistes et caricaturales.
Le renouveau arrive du côté des méchants avec des sorcières plutôt chouettes qui adorent danser et le joueur de Hammelin qui, avec ses différents modes de flute, peut faire danser n’importe qui, y compris une vingtaine d’ogre.
Le scénario et les décors auraient alors gagné à accentuer encore davantage la thématique de l’épouvante, représentée en grande partie par les sorcières. Où sont les potions ? Où sont les vampires ? Où sont les loups-garous ? Autant de personnages pour lesquels la caricature aurait pu être drôle. Mais Shrek 4 reste dans le superficiel, sans jamais exploiter à fond l'une ou l'autre des thématiques.

Shrek 4 est plus sombre : le Shrek de la maturité, avec un âne au poil moins brillant, un chat qui a un peu trop forcé sur les souris et un ogre qui regrette le bon vieux temps de l’insouciance et des bains de boue. Pourquoi pas, si l'humour n'avait pas disparu.

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Le quatrième volet cultive néanmoins certaines qualités des précédents Shrek : BO rythmée et utilisation de musiques à contre-emploi, duo Shrek/âne toujours désopilant et une animation qui mise sur la beauté des décors, la fluidité des mouvements et l’aspect caricatural et humoristique des personnages.

Shrek 4 sera projeté en 3D, une 3D bluffante au départ : la scène de travelling arrière qui met en scène le carrosse du roi et de la reine tiré par plusieurs chevaux donne vraiment la sensation d’être immergé dans le monde de Fort Fort Lointain. C’est ensuite que le bas blesse, avec une utilisation de la 3D trop timide. Y a-t-il un film qui va enfin détrôner l'utilisation trash et décomplexée de la 3D de My Bloody Valentine ?

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Mon avis sur Shrek 4 de Mike Mitchell : 5/10
Il manque à Shrek 4 l’étincelle de folie et l’originalité du premier volet. Par ci, par-là, une pincée de surréalisme vient nous chatouiller : des gaufres dans une forêt, une oie géante aux terribles dents, un joueur de flute qui utilise une dizaine de rats pour se déplacer, etc. Mais ces instants de grâce sont rares.

Bande annonce de Shrek 4 de Mike Mitchell


Shrek 4 sort au cinéma le 30 juin.

Sur une semaine un chapitre, vous pouvez aussi consulter la BO Shrek 4.