Evidemment, l’intrigue n’a pas vraiment d’importance, n’étant finalement qu’un mince fil pas vraiment directeur pour permettre à Hubert (et à Jean Dujardin en même temps) toute une série de scènes drôles et fantasques : des flashbacks sur le passé de trapéziste d’Hubert, une soirée déguisée où OSS117 choisit de devenir Robin des bois, ou encore des scènes de tir où notre agent secret français sort sans une égratignure d’une pluie de balles.
Se moquer des films bondiens, c’est ce que OSS117 Rio ne répond plus fait de mieux. Les scènes dans le QG parisien, très réussies, laissent entrevoir une secrétaire affreuse, et un Q spécialisé dans la fabrication des pédalos à tête de canard…
Les références s’enchainent avec frénésie et goût, l’allusion finale à Vertigo achevant de dicter le but du film : choisir un héros chanceux aux défauts impressionnants, et le faire évoluer dans un univers qui s’inspire des James Bond et des films d’Hitchcock.
Mais qui est vraiment Hubert Bonisseur de la Bath ? Un français caricatural et impoli, aux blagues racistes très drôles, et qui met les pieds dans le plat avec une bonhomie souriante. Des israéliens proposent à Hubert de garder son argent en sureté ? Celui-ci refuse : il ne fait pas confiance aux juifs quand il s’agit d’argent ! Quant aux asiatiques, ils sont tous les mêmes, qu’ils soient chinois ou japonais…
Bref, Hubert a le don de se mettre à dos tous les personnages du film, pour mieux conquérir le public.
Une séquence hippie sans grand intérêt rallonge sans doute un peu trop le film.
On préférera la scène de forêt, lorsque pour se nourrir, le lieutenant-colonel Dolores (Louise Monot) et Heinrich (Alex Lutz) récoltent de magnifiques fruits exotiques, et Hubert, décidé à cuisiner son crocodile, se retrouve couvert de sang, à la nuit tombé, avec une immense carcasse qui refuse de cuire.
Mais où est passée la classe à la française ?
Note : 6/10
OSS117 est un film à voir sans son cerveau, et sans être effrayé de l’humour gras, incarné à la perfection par le collègue d’OSS117 : Trumendous (Ken Samuels) agent de la CIA suant qui ne sait que rire et dire des gros mots.
Ce que j'ai préféré : le ton un peu aristocrate employé par Jean Dujardin et ses répliques savoureuses.
29
mai
OSS 117 Rio ne répond plus, le film de Michel Hazanavicius
Par Ariane le vendredi, mai 29 2009, 17:36 - Films à l'affiche
29 Mai et OSS 117 Rio ne répond plus, sorti depuis le 15 avril en salles, est toujours à l'affiche des cinémas.
Normal, Jean Dujardin, coqueluche des français y reprend le rôle d’un agent secret homophobe, raciste et macho : Hubert Bonisseur de la Bath, envoyé à Rio par son patron pour retrouver un film d’une importance extrême.
Vous aussi notez ce film !
9.9/10
- Note : 9.9
- Votes : 26
- Plus haute : 10
- Plus basse : 8
Commentaires
Quelques précisions: la fin du film fait moins référence à Vertigo qu'à La mort aux trousses d'Alfred Hitchcock. Non seulement l'enchaînement est le même (OSS rattrape celui qui est sur le point de tomber et le montage coupe sur une scène de séduction) mais la façon de filmer le Jésus de Rio est identique au MOnt Rushmore. La musique est enfin une parodie du thème de Bernard Hermann.
Les références à Vertigo sont plus contenues dans le vertige d'OSS suite à un souvenir traumatisant.
Enfin, en ce qui concerne James Bond, force est de reconnaître que les références sont bien moins nombreuses que dans le premier OSS qui en était intrinsèquement pétri. Ici c'est plus les comédies d'action des années 70 dans leur genre qui sont parodiées qu'un type de film comme James Bond. La preuve en est justement tout le côté hitchcockien qui fait son entrée, et ma fois, pas mal du tout...
@Ludovic : Merci de compléter le billet.
La référence à Vertigo était tellement claire pour moi (vertige, et effectivement flashbacks au cirque) que La mort aux trousses ne m'est pas venue à l'idée. Il faudrait que je visionne une nouvelle fois la fin de ce film.
Pour James Bond, les références sont sans doute moins nombreuses mais les scènes qui se passent au QG ne s'inspirent que du célèbre personnage. Un passage que j'ai d'ailleurs beaucoup apprécié.
@ariane : Toujours un plaisir d'apporter des éléments complémentaires!
À propos des scènes du QG, il y a beaucoup de "name dropping" qui est assez étrangère aux James Bond. Si on croise une secrétaire, il n'y a pas de flirt entre les deux. Q n'est pas présenté comme entouré de gadgets délirants. Ce sont ces 3 éléments qui me font douter de la caricature de James Bond sur cette scène. En même temps, il y a peut-être une inspiration mais le résultat final est assez bizarre, à mon avis. Je n'ai pas autant apprécié ce passage que le reste du film...
@Ludovic : Effectivement le name dropping n'appartient pas à Bond, mais pour moi tous les éléments du QG à la Bond sont présents :
- la secrétaire, (mais moche et sans flirt, dans l'esprit de la parodie)
- le directeur de Bond et son Bureau
- l'allusion à Q avec quand même le plan du pédalo-canard, qui en plus servira à OSS117 pour traverser la rivière.
Pour moi, le coté visuel est donc pétri d'allusions à James Bond avec en même temps un côté humour très français dans l'énumération de noms pas british pour un sou. C'est ce mélange qui m'a intéressée.