En parallèle, la planète Melancholia s'approche dangereusement de la terre et certains scientifiques parlent de la disparition des êtres humains.
Lars Von Trier s'approprie la thématique de la fin du monde en conservant ses thématiques et ses choix filmiques. Là où un blockbuster se serait intéressé à des phénomènes de foule et des scènes de destruction, Lars Von Trier choisit l'intimité d'une belle et vieille demeure et deux personnages féminins, l'un mélancolique (Justine), l'autre terrifié (Claire).
Certaines références se dégagent, comme Solaris de Tarkovski avec la façon de filmer la peinture ou L'année dernière à Marienbad d'Alain Resnais pour son côté figé et sa demeure ancienne. Anthichrist n'est pas loin non plus avec Charlotte Gainsbourg dans le rôle de Claire et une réflexion sur la détresse mentale.
Melancholia explore la melancolie sous deux aspects : une planète, belle et imposante, objet de contemplation mais qui effraie quand même et la maladie de Justine, qui se définit par une totale indifférence par rapport aux événements et aux gens : une dépression sévère. Justine est attirée par cette planète, comme ensorcelee par elle, tandis que sa sœur Claire en a peur.
Les deux personnages, complémentaires, sont paradoxalement plus forts lorsqu'il s'agit de soutenir l'autre : Claire, dans la première partie du film intitulée Justine, essaie en vain d'aider sa soeur pour que son mariage soit le plus beau jour de sa vie. Ensuite, Justine, dans la seconde partie du film intitulée Claire, finit au bout du compte par épauler sa soeur dans les derniers instants qu'elles vivent.
Comme il y a Melancholia et la Terre, Justine et Claire, Justine et Mickael, Melancholia est esthétiquement construit dans l'opposition. La scène d'introduction, qui utilise le ralenti, une musique classique assourdissante et de véritables tableaux en mouvement est suivie par une mise en scène virevoltante, caméra à l'épaule pour filmer au plus près le mariage de Justine.
Si la mise en scène est l'une des qualités du film - même si l'artifice est quelquefois trop en évidence - le jeu des actrices en est une autre : Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg donnent vie à des personnages compliqués, sensibles et fragiles. Elles jouent la peur ou l'indifférence jusqu'à faire frissonner le spectateur.
Melancholia se regarde avec un certain malaise, jusqu'à l'apothéose finale qui nous explose à la figure. Même dans les instants de bonheur, le danger guette : les mariés coincés avec leur limousine, les balades à cheval de Claire et Justine sous un ciel oppressant et le refus d'Abraham de traverser le pont à deux reprises, trop effrayé par Melancholia au loin.
Mon avis sur Melancholia de Lars Von Trier : 8,5/10
Melancholia, visuellement, est un film abouti et mélancolique qui réinvente le thème de la fin du monde. Lars Von Trier a posé toutes les bases de son cinéma pour réinterpréter un mythe trop souvent utilisé artificiellement et en superficie.
Bande annonce Melancholia de Lars Von Trier
17
août
Melancholia : la fin du monde selon Lars Von Trier
Par Ariane le mercredi, août 17 2011, 20:55 - Films à l'affiche
Lars Von Trier revient cette année avec Melancholia, un film moins malsain et moins artificiel que le précédent : Antichrist.
Justine (Kirsten Dunst) vient de se marier avec Mickael. Le couple est tout sourire et fête les noces en grande pompe. Pourtant, après le discours haineux fait par la maman sur le mariage, le visage de Justine change, les sourires sont plus durs à faire et une certaine nonchalance, voire une indifférence s'installe, Justine quittant même la cérémonie pour faire une sieste ou prendre un bain.
Vous aussi notez ce film !
7/10
- Note : 7
- Votes : 28
- Plus haute : 10
- Plus basse : 2
Commentaires
Mélancholia est une moitié de film, d'une part on assiste a une mise en image très pertinente qui pousse a la réflexion sur le mariage, et sur la fragilité des relations humaines, et d'autre part a une espèce de fin du monde tiré par les cheveux dont le monde ne rassemble que trois personnes dans une maison. Pourquoi alors faire perdre le crédit d'une brillante première partie troublante de réalisme avec une seconde à la thématique de science fiction tout à fait banale, où la fin du monde n'est qu'un pretexte pour parler de l'angoisse de Claire et de la force de Justine face à la mort ? Pourquoi detruire la planète, quand la planète du film ne rassemble que trois personnages ? D'autant que la théorie selon laquelle une planète se serait caché derrière le soleil pendant plus de cents ans avant de réaparaître pour percuter la notre est fumeuse quand on a quelques vagues notions d'astronomie : la science fiction doit envisager ce qui est de l'ordre du possible et non de l'imaginaire. De fait, tout le réalisme du malaise dépeints par la première partie se voit gaché par le manque de crédibilité de la seconde, ce que la longueur du film n'arrange pas. A vouloir renouveler le lieu commun du film "fin du monde", Lars Von Trier ne créé qu'une moitié de chef d'oeuvre, dommage.
Vous n'avez rien compris au propos du film. Un esprit étriqué avec une bien faible profondeur et peu de capacités d'abstraction et d'analyse. Le plus dramatique étant d'avoir cru à une réflexion sur le mariage.
En effet, il est triste de voir comme certains ne comprennent pas l'enjeu de ce film !
Lars von Trier ne fait pas de la science-fiction pour "faire" de la science-fiction. Il ne s'agit que d'une note du réalisateur. Ici la planète représente bien plus qu'une bête planète qui fonce droit sur la Terre pour provoquer l'apocalypse et la disparition de cette dernière...Melancholia EST le mal qui ronge Justine mais aussi ce qui l'attire. Elle ne craint pas l'arrivée de cette planète car elle SAIT déjà que fuir ou se cacher est peine perdue.
Elle s'identifie réellement à Melancholia. On le voit à plusieurs reprises ! (Elle est totalement l'inverse de Claire, qui elle a peur et tente n'importe quoi pour sauver son fils.)
Non, ce film est incontestablement un réel chef-d'œuvre qui soulève bien plus que le problème des relations humaines.
Un chef-d'oeuvre contemplatif.
Sur ce, bonne soirée