Andrew Stanton (réalisateur de Wall E) est aux commandes de ce film d'aventure épique et esthétiquement très réussi. John Carter est un blockbuster gonflé à bloc, qui fait honneur à ses personnages, tous plus canons les uns que les autres. Commençons par les Tars Tarkas, avec leurs quatre bras et leur allure élancée. Ajoutons à cela les superbes dinosaures qui leur font office de chevaux, des singes blancs pas gentils du tout et un chien énorme plus rapide que l'éclair : dépaysant et intelligent à la fois. Car parmi les Tars Tarkas, on trouve un peuple bien sûr exotique, mais aussi des individualités qui se détachent. Chaque personnage est affublé d'une caractéristique spéciale (vitesse du chien par exemple), qui les définit et permet de créer une base de caractère.

john carter tars tarak
L'autre force du film, c'est son humour. John Carter est un film qui ne se prend pas au sérieux, particulièrement dans le traitement du personnage de John Carter au début du film. Il en ressort des scènes d'anthologie : le montage très bien fait du départ qui montre John Carter comme étant un aventurier prêt à tout pour se libérer du joug de l'armée américaine, mais qui n'arrive qu'à s'enliser et s'entraver davantage. Et le jeu de vocabulaire grâce aux différences de langage sur Barsoom : le premier Tars Tarkas qu'il rencontre se persuade ainsi que John Carter s'appelle Virginia. Ce nom suivra John une bonne partie du film : le comique de répétition est là.
Andrew Stanton joue le jeu à fond, car si la mécanique des noms donnés à John Carter fait rire, elle fait aussi réfléchir. Finalement, le film John Carter est le film de la naissance d'un héros. Et pas à pas, Andrew Stanton nous raconte que devenir un héros, c'est passer d'un état au suivant (évoluer, se chercher), qui passe ici par les changements de nom. John Carter devient Virginia, John Carter of Earth, puis John Carter of Mars.

Dans cette découverte de Mars, hélas, de gros vaisseaux spatiaux cachent un peu le paysage, quand pourtant la relative absence de ces engins volants donnait une originalité au genre de la science fiction. Dommage. Du côté des méchants, c'est assez hésitant aussi : un trio d'hommes chauves avec un manteau de fourrure, si bien que la première apparition est assez risible. On laissera le bénéfice du doute : premier degré ou second degré, mais l'apparition arrive beaucoup trop tôt pour empêcher l'effet kitsch assuré. C'est la petite maladresse du début du film.
Au niveau du casting, Taylor Kitsh assure mais Lynn Collins (la princesse Dejah) est un peu moins convaincante.

Mais dans l'ensemble, ce John Carter en met plein la vue tout en gardant pour la fin quelques révélations sympathiques qui permettent, à la sortie, de reconstituer le lien dans le temps entre les passages sur Mars et les passages sur Terre et d'avoir une vision de l'histoire bien plus complexe, ce qui est très rare dans la catégorie des blockbusters.

john carter lynn collins
Mon avis sur John Carter d'Andrew Stanton, le 7 mars au cinéma : 7,5/10
John Carter est le premier blockbuster de 2012 : un mix détonnant d'Avatar, Star Wars, 300, qui sait pourtant se détacher de ces références grâce à une histoire qui tient la route. Divertissement réussi, John Carter est un dépaysement assuré qui n'oublie pas non plus de faire réfléchir ses spectateurs avec une fin qui invite à reconstituer tout le puzzle.
C'est un film pour toute la famille.

Bande annonce John Carter d'Andrew Stanton, le 7 mars au cinéma


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