Cobb ( Léonardo Dicaprio) est un jeune père de famille en proie aux remords. Accusé de meurtre, il a dû fuir les Etats Unis en laissant ses enfants derrière lui. Il vit du vol mais pas n' importe lequel : avec son invention, l'inception, il crée des rêves pour ses proies, des rêves qu'il façonne à son gré pour recueillir des données confidentielles. Embauché par un riche asiatique, il a pour mission de déposer dans l' esprit de l'héritier d'une grande multinationale l'idée de démanteler l'entreprise.
Première scène. On se croirait un peu dans un film de Lynch. Mais Christopher Nolan ne va pas assez loin dans la complexité. Les niveaux de rêve, explicites les uns aux autres ne font pas perdre pied comme ils le devraient.
Le film joue par contre sur un très rare niveau dans la structure des personnages. Cobb, s il est hanté par sa femme est hanté par les personnages précédents joués par Leonardo Dicaprio. On retrouve le marshal de Shutter Island : son pistolet, ses troubles, la mort de sa femme et jusqu'à la pluie de cendres qui caractérisait le film de Scorsese, qui devient une pluie de papier dans Inception.
On n'est pas loin non plus de La Plage et Titanic : Léonardo Dicpario nous apparait recraché par les flots, trempé, au bord de la plage, comme s'il venait d'échapper au naufrage.
La réconciliation semble être la pierre angulaire de ces souvenirs de cinéma : on peut survivre à l'eau, tout comme on peut retrouver sa famille. Les personnages, précédemment meurtris, laissent une chance à Cobb de s'en sortir.
Marion Cotillard sera elle caractérisée de manière assez logique par une chanson d'Edith Piaf (Non je ne regrette rien) en référence à la Môme et par des robes qu'elle aurait pu porter dans Nine.
Si Ellen Page échappe à ce type de référence, le prénom de son personnage suffit à créer le mythe : Ariane, autrefois prisonnière du labyrinthe du minotaure et que Thésée sauva pour abandonner ensuite, est devenue une étudiante d'architecture qui crée des labyrinthes, pour perdre des hommes, tandis que le couple Léonardo Dicaprio - Marion Cotillard, en minotaure hanté, la mettent à rude épreuve.
Niveau mise en scène, tout est permis avec un scénario dans lequel l’esprit est créateur des mondes. Les lois physiques s’annulent, créant des scènes de bataille à la Matrix et des effets spéciaux qui métamorphosent villes et bâtiments. Epoustouflant, mais quelquefois too much, si on cite par exemple la voiture qui tombe au ralenti dans l'eau et revient de trop nombreuse fois à l'écran lors de sa chute.
Mon avis sur Inception de Christopher Nolan : 7/10
Servi par une idée intéressante et un casting de rêve, Inception n'arrive pourtant pas vraiment à créer le malaise. On regrette que la perte de repères (réalité, rêve, quel rêve) n'ait pas été plus présente, les images inoffensives laissant souvent la place à des dialogues compliqués. On se prend alors à rêver d'un scénario moins linéaire, tout en appréciant à leur juste valeur, quelques retournements scénaristiques sympathiques.
Hélas, le blockbuster prend trop souvent le pas sur l'expérimental. Dommage.
Bande annonce Inception de Cristopher Nolan
23
juil.
Inception : blockbuster intelligent ?
Par Ariane le vendredi, juillet 23 2010, 18:20 - Films à l'affiche
Inception, bien avant sa sortie, a su faire parler de lui... Avec un casting de rêve, un concept qui laisse rêveur et Christopher Nolan en maître d'équipage, le spectateur attend avec impatience de découvrir un film d'action intelligent, voire un peu compliqué.
Car dans le domaine du rêve, il devient très facile de multiplier les niveaux de narration pour une mise en abîme qui s'annonce déroutante.
Vous aussi notez ce film !
9.7/10
- Note : 9.7
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- Plus basse : 5
Commentaires
un film qui n'a pas peur de louper son début, et de laisser sur sa fin, un film où le rêve n'est qu'un espace à habiter, (un film architecte...), sans doute un film qui a laissé derrière la table de montage quelques scènes qui auraient pu lui donner une autre épaisseur, (moins d'effets spéciaux et un peu plus de vie...), un blockbuster plus qu'un film, sans doute, mais un film incontournable, pour les spectateurs-collectionneurs d'images à la recherche du lien entre psychologie et technique, la manière dont notre psychologie devient technique...
une critique pour les anglophiles (en tout cas, tout le monde est d'accord sur le film...)
http://www.independent.co.uk/arts-e...
J aime bien quand tu parles du lien entre psychologie et techniQue, ça s' applique totalement au film. Comment la technique cinéma met à jour des comportements, les psychologies des personnages, rien que le monde architectural de l' inception est là pour réveler les failles et les forces.
J'ai vu le film et je suis resté sur ma fin qui m'a semblé trop simple (un peu comme dans shutter island où, à la fin on se demande s'il est fou...{et comme par hasard le même acteur}...).
Et pour moi l'intrigue était trop longue, et quasi incompréhensible...
@Julien : oinjipon
Un film selon moi vraiment très intéressant. Les acteurs sont géniaux et l'histoire est vraiment accrochante. Le film est peut être un peu compliqué, dans le même genre que matrix, à ne plus rien comprendre si on décroche 2 minutes et c'est ça qui nous plonge complètement dedans.
Un film à voir plusieurs fois pour bien en comprendre tous les recoins, mais c'est ça qui est itop.
Vraiment un très bon film !
Un scénario original, malgré quelques longueurs. Etant un grand fan de Christopher Nolan, je dois dire que je n'ai pas été déçu. Les avis sont souvent partagés mais il reste un très bon film qui se différencie des productions actuelles. Les acteurs sont impeccables.
Je suis d'accord avec le fait que le film ne pousse pas suffisamment l'idée au point que l'on n'ait peur de rêver mais bon, le but est de toucher un maximum de monde. Pari réussi ( pour moi et tous les millions autres spectateurs qui l'ont vu).
Juste excellent! Je ne pense que Nolan nous laisse sur notre fin comme tu dis, étant donné que la fin n'a strictement aucune importance (son ultime choix). Tout le film est une prise de tête sans nom où le spectateur se voit offir plusieurs hypothèses sur la compréhension du scénario. Et je pense que les nombreuses incohérences dans ce film sont tout simplement prévu à cet effet.
Au final, le seul restant à douter est bien le spectateur!
@Reita : Enfin bon le but d'un film est aussi qu'il y ait de l'intrigue mais pas que ça devienne une prise de tête qui te donne mal au crâne car au départ le cinéma est quand même conçu pour se relaxer...on se bourre assez le crâne au boulot
@Julien : pas d'accord, le cinéma c'est aussi fait pour réfléchir, c'est à ça que l'on reconait vraiment une oeuvre d'art à un film commercial.
Certes mais il n'y a pas besoin de se creuser la tête pour différencier un navet d'un chef d'œuvre...
J'ai vu INCEPTION, et il est vrai que ce fil met un peu trop l'accent sur l'action brute.
Mais à ma connaissance, c'est le premier film qui utilise explicitement la notion de récursivité informatique : 4 rêves en cascade, mais impossible de sortir du rêve principal tant que le rêve de niveau 2 n'est pas terminé, lui même ayant besoin de la fin du rêve de niveau 3, qui attend la fin du rêve de niveau 4. Seule la fin de ce rêve (le complexe) permet de commencer à dépiler les rêves empilés.
C'est pourquoi la chute de la camionnette ne réveille pas ses occupants malgré le soin pris à ne perturber l'oreille interne dans la drogue de rêve. Mais dès que le rêve 4 se termine, les rêves 3, 2 et 1 peuvent se dépiler instantanément, comme se terminent les appels successifs d'un programme récursif...
Eh ouais, c'est peut être un navet, mais c'est un navet astucieux...