L’angle d’approche était pourtant nouveau : Kim Chapiron s’intéresse à une prison pour mineurs, études à l’appui. Mais dès le début, le mauvais goût commence. Les trois jeunes que le spectateur va devoir suivre pendant une heure et demie sont présentés les uns après les autres, accompagnés de leurs méfaits : violence faite sur officier, recel de drogues, le tout à grand renforts de gros plans, violents, sexuels. Kim Chapiron va dans le cru, et on aurait préféré davantage de cuisson.

Dog Pound s’inscrit dans l’exacte définition des films de prison. Tout est là : sévices, violences, viol, mutinerie, sévérité des gardes. On navigue dans de l’archi-connu, avec trois personnages principaux dont on connaît finalement très peu. De ce cocktail médiocre ressort un ennui certain que la mise en scène ne sauvera pas.

dog pound davis
Kim Chapiron aime la violence. Mais dans Dog Pound, l’apologie de cette violence et de la vengeance ne décolle pas. Elle reste vulgaire, filmée sans provoquer de réactions.

L’absence de rythme, dans un film en huis clos, crée un très rapide essoufflement qui ne sera jamais redynamisé par le scénario. En fait, chaque scène est prévisible. Un désastre.

dog pound butch
Dans ce naufrage canin, des acteurs surnagent : Adam Butcher, Shane Kippel et Mateo Morales, les trois adolescents prisonniers fournissent une interprétation sobre et réaliste. Les scènes avec la psychologue de la prison, intéressantes, auraient gagné à être multipliées : le lien qui unit cette femme à ses patients est, dans les deux scènes, paradoxal et fascinant. Peut-être aurait-il fallu plus de femmes dans Dog Pound, finalement ?


Mon avis sur Dog Pound de Kim Chapiron : 3/10
Dog Pound ressemble plus à un téléfilm qu’à un film. En accumulant les thématiques et les poncifs du genre, il peine à trouver l’adhésion du public, d’autant que la mise en scène n’est pas là pour proposer la dose d’originalité nécessaire à un film de genre.


Bande annonce Dog Pound de Kim Chapiron