Contemplatif et ample, le film est une leçon de vie et de mise en scène humble. Xavier Beauvois ne construit pas son film autour de cet événement dramatique. Au contraire, c’est le quotidien des moines et leurs liens avec les habitants du petit village qui est filmé, dévoilant une vie chorégraphique faite de prières, de récoltes et d’entraide.
Très vite, des personnalités émergent : le sage et souriant doyen Amédée (Jacques Herlin), Luc le moine médecin (Michael Lonsdale), Christian (Lambert Wilson) nommé responsable du petit groupe. Filmés très souvent en gros plans, fatigués et marqués par l’âge, l’empathie pour ces personnages est immédiate.

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Xavier Beauvois, avec un film minéral et religieux, réussit à créer émotions et tensions. La scène de la cène revisitée, accompagnée par la musique classique en est la démonstration la plus belle, la caméra virevoltant d’un visage à l’autre, filmant les rires et les larmes, passant de notes graves et terrifiantes à des accords joyeux et lumineux.
Une scène dont on se rappellera très longtemps.

Des Hommes et des dieux est un arrêt dans le temps, une invitation à penser les liens entre cinéma et religion, au moment ou l’apreté et le vide peuvent justement créer une multitude d’effets et d’émotions. C’est donner, proposer, avec le peu de moyens qu’on a, et guérir le spectateur avec une beauté visuelle et sonore.


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Mon avis sur Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois : 9/10
Le talent de Xavier Beauvois est multiple : créer l’émotion, choisir des angles de vue où la grâce opère, prendre le temps des longs plans fixes et faire le choix des gros plans sur les visages pour être au plus près de personnages vrais et attachants.
Sans jamais tomber dans le pathétique ou dans la violence, Des Hommes et des dieux est un film choc, de ces films qui font naitre des sanglots gardés longtemps profondément enfouis.


Bande annonce Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois