Le film raconte l’histoire de Muna (Nisreen Faour) qui part avec son fils Fadi (Melkar Muallem) aux Etats Unis. Elle est divorcée : son mari l’a quittée pour une femme plus jeune, et en Palestine, ils sont une minorité marquée par des difficultés quotidiennes de plus en plus grandes. Un trajet de 15 minutes leur prend par exemple désormais deux heures.
Un soir, en ouvrant le courrier, Numa découvre une lettre que son fils traduit : ils sont acceptés aux Etats Unis. Dans l’Illinois, ils ont de la famille. La décision est vite prise : ils quittent la Palestine, Mouna espérant ainsi que son fils Fadi, bon élève, pourra aller à l’université.

La beauté d’Amerrika repose sur des personnages vrais, réels, profonds, complexes, et en même temps saisissables.
Le spectateur est dès le premier plan conquis par Mouna, sa sensibilité et sa force de caractère. Son physique imparfait, sa douceur naturelle et les épreuves qu’elle traverse font d’elle un personnage que le spectateur aimerait protéger.
Le personnage de Fadi, gentil et intelligent, est lui malmené par l’arrivée aux Etats Unis et la découverte du racisme : difficile pour un adolescent de trouver ses marques et de se retrouver dans un univers où il se sent à part et rejeté.

Amerrika parle du rêve américain et de ses déceptions, mais aussi de l’entraide familiale : les réunions sont ponctuées de danses, les repas arabes se répètent et créent des liens, que les protagonistes soient en Palestine ou aux Etats Unis.
Ce versant du film Amerrika offre heureusement une pincée de joie de vivre, qui sauve en partie le film d’un misérabilisme peut-être un peu trop appuyé et didactique : les événements funestes s’enchainent avec une rapidité déconcertante, si bien que les mécanismes propres à créer l’émotion transparaissent généreusement.


Les bonus
En complément du film, deux vidéos : un entretien avec la réalisatrice Cherien Dabis et des images de l’avant première.
On apprend entre autres que ce film est en partie autobiographique : la réalisatrice a grandi aux Etats Unis, au sein de la diaspora palestinienne. Le film est inspiré de l’histoire de sa famille.


Amerrika sortira en DVD le 6 Avril, aux Editions Montparnasse.


Bande annonce du film Amerrika de Cherien Dabis