Ce point de vue très novateur est si inattendu que les premières minutes du film rendent complexe la distinction entre les chrétiens et les « païens ». Notre regard, construit par des décennies d’une seule vision de l’Histoire, nous murmure, sûr de lui, que le païen est en noir et le chrétien en blanc.
Cette fois-ci c’est raté : Alejandro Amenabar met en scène les chrétiens d’Alexandrie comme adulateurs et fervents admirateurs d’une secte tandis que la population qui croit en ses Dieux fait preuve de sagesse et de vertu.
Agora pourra ainsi choquer, dévoilant, dans la fiction, un christianisme ni éclairé ni perspicace.

Le réalisateur Alejandro Amenabar construit ses personnages de la même manière, en utilisant le retournement des caractères, l’exemple d’Oreste (Oscar Isaac), montrant un jeune homme à ses débuts impétueux, insolent et plutôt malmené par le scénario, pour ensuite dévoiler un homme sage et exemplaire.

Si Agora est un film qui se concentre sur Alexandrie, sa bibliothèque et ses guerres de religion, il est dédié également à la femme : Hypatie célèbre scientifique qui grâce à ses expériences et à ses réflexions découvrit avant tout le monde le mouvement de la terre autour du soleil.
Incarnée par Rachel Weisz très convaincante, Hypatie passionne et plait, attire, irrésistiblement, comme le mouvement d’une pomme qui tombe irrémédiablement vers le sol.

Par ses thématiques, Agora est un film qui prend donc constamment des risques, proposant un péplum sur la philosophie des sciences avec au centre la femme et à sa périphérie un esclave libéré acteur dans les guerres de religion.


Mon avis sur Agora : 6/10
Le scénario d’Agora fait preuve d’une rare originalité. La mise en scène se révèle alors à plusieurs reprises décevante, la tentative de pousser le péplum vers la métaphysique n’étant pas visuellement une réussite si l’on prend en compte par exemple les nombreux travellings qui voyagent de l’espace à Alexandrie.


Bande annonce du film Agora d'Alejandro Amenabar



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