La première : l’originalité des expositions (concours de sculpture à la tronçonneuse, œuvres d’art qui ne s’éveillent qu’à certains moments clés), ses côtés choquants, son interaction avec le public, ses interrogations sur l’art ( pourquoi une bibliothèque en forme de cercueil qui contient des objets de farce et attrape est-elle considérée comme un objet d’art ? ).
Il y a le prix, aussi. Un euro pour les étudiants en art.

L’exposition D'une révolution à l’autre ne fait pas exception à la règle (ma règle) : en sortant, je sais que je retournerai au Palais de Tokyo, mais je me dis aussi que finalement, ce que j’y ai vu était plutôt médiocre.

D’une révolution à l’autre propose plusieurs révolutions : celle d’un artiste anglais qui consacre son exposition à la culture populaire, l’émergence du rock en France avec le Golf Drouot, la révolution soviétique, des détenus qui se sont mis au dessin et enfin, l’œuvre de William Scott (un artiste atteint de troubles mentaux qui travaille sur l’effacement de San Francisco pour remplacer cette ville par Praise Frisco) , tout cela concocté par Jéremy Deller, qui a eu carte blanche pour organiser le tout.

La première salle de l'exposition est d'ailleurs consacrée à son travail sur la culture populaire (photos, objets originaux).

culture populaire anglaise
culture populaire anglaise 2

La dernière partie de l’exposition est largement ma préférée : William Scott a un style bien à lui, que ce soit pour dessiner Praise Frisco ou des portraits de personnes qu’il connaît ou a imaginé.

William Scott
William Scott 3

Un conseil pour les visiteurs: n'hésitez pas à aller discuter avec les médiateurs. Ce sont des étudiants en art qu'on reconnaît à leur petit badge et qui en savent beaucoup sur l'exposition. Dans le cas D'une révolution à l'autre, par exemple, c'est d'une utilité absolue d'aller à leur rencontre, ne serait-ce que pour mieux comprendre le plan de l'exposition, les recherches des artistes, etc. Autrement, on sort du Palais de Tokyo sans avoir rien compris, ou presque.

Petit plus en ce moment : la visite de l’hôtel Everland, situé sur les toits du Palais de Tokyo. Il y a une chambre, avec une vue magnifique et un design sûrement formidable. Il s’agit d’une œuvre d’art unique (il n’y a qu’une chambre) mais aussi d’une vraie chambre : chaque soir, elle tient son rôle de chambre d’hôtel.

Le concept vient de Suisse avec deux créateurs : Sabina Lang et Daniel Baumann.
On n’y dort qu’une fois car l’expérience doit être unique. Mieux vaut qu’elle le soit, d’ailleurs, étant donné le prix (plus de 300 euros).
La chambre se réserve sur le site de l’hôtel Everland, par contre, les réservations ne s’ouvrent qu’aléatoirement : il faut donc avoir la chance de tomber à la bonne heure. Il y a aussi le concept de la vente aux enchères. Ils ont pensé à tout…

La vue sur Paris est magnifique, cette chambre assez drôle par rapport à son environnement : la visite d’une petite demi-heure vaut largement le coup d’œil.

hôtel Everland
Hôtel Everland 2

On peut citer aussi la Baby Disco située dans une grosse boite en carton. Les petits dansent avec un panda géant. Les visiteurs du Palais de Tokyo peuvent regarder à travers les diverses fentes au niveau de la porte: univers rose, pandas dansants et enfants souriants. Amusant.