Retourner voir un deuxième film français en l’espace d’une semaine. Ça ne m’arrive pas souvent, mais je voulais m’arrêter sur une bonne impression. C’est fait ! Bienvenue chez les Chti fait rire. Contrat réussi pour une comédie typiquement française au sujet novateur : Philippe (Kad Merad) travaille à la poste en Provence, et à la suite d’une faute professionnelle grave (très amusante dans le film), est muté dans le nord, à Bergues. Voilà la punition. Sa femme, éplorée, s’attend à ce qu’il vive l’enfer. Philippe aussi. Mais après une arrivée quelque peu nostalgique, il découvre la chaleur et l’humour des employés de la Poste, dont Antoine (Dany Boon). Les retours le week-end s’enchainent, et Philippe y retrouve toujours sa femme, aux petits soins, impressionnée par le sacrifice qu’il fait pour sa famille. L’équilibre est revenu, mais se perd, une fois encore, lorsque Julie décide de partir avec son mari pour qu’ils affrontent l’enfer ensemble… L’enfer, jusqu’à présent, c’est le carillon qui illumine la ville, les rires et la gentillesse de la plupart des personnages, des balades sur la plage… Effrayé, Philippe met en garde ses employés : sa femme s’attend à vivre l’enfer… Ils quittent le bureau, sans un mot. S’ensuit une scène où l’ensemble d’un petit village, aidé des quatre employés, met en scène une caricature du nord à mourir de rire. Des mineurs, des enfants qui jettent des cailloux, une femme qui hurle en jetant un tas immense de moules devant sa porte, des cris, et une pièce lugubre comme logement de fonction. Dany Boon (aussi le réalisateur) n’oublie pas pour autant le sud : un beau soleil, des routes à flancs de colline, la peau mate, les gendarmes à l’accent qui chante et la bouillabaisse, et le pistou et la tapenade… Voilà le spectateur loin de Paris, et ça fait du bien. Le film fait honneur à deux régions : le Nord Pas de Calais et la Provence.
Que la langue Ch’ti ne décourage pas le spectateur ! Le film, avec humour, en donne un petit cours ! Et si le spectateur ne comprend pas tout, le flot de paroles, l’accent, et l’incompréhension fait rire : il s’identifie à Philippe, le Provençal. Les quiproquos, au début surtout, s’enchainent… « Je vous appelle et je dis quoi. », en est un exemple savoureux.
Enfin, quel plaisir de voir un film comique où les gags et les scènes hilarantes ne s’arrêtent pas à la seule bande-annonce… Fait rare ces derniers temps, non ?