Une Semaine, un Chapitre

L'idée de départ est fabuleuse.
Le passage à l'image l'est un peu moins. On reconnaît les figures caractéristiques des films de Nicoll : visage allongé, beauté irréelle séduisante et légèrement morbide. Mais avec tous ces personnages bloqués à 25 ans, certaines situations deviennent assez risibles et ce défilé vire presque au manequinat,sans être justifié par l'intrigue.

Justin Timberlake qui joue le rôle du héros peine à convaincre. Son personnage :  Will Salas défend un immortel qui lui fait don de son siècle pour mieux se suicider. Le jour de cet immense cadeau, sa mère meurt par manque de temps (c'est très sérieux). Will décide d'utiliser son siècle pour se venger et intègre donc le quartier aisé.



Paradoxalement, si l'idée originale de départ constitue le point d'attrait du film, on se rend compte pendant la projection que ce sont les références génériques et héroïques qui donnent du relief au film. Robin des bois ou encore Bonnie and Clyde sont des figures obsessionnelles de Time Out qui donnent au film la profondeur que Niccol n'a pas su trouver avec son concept de temps-argent.

L'ensemble du film se suit sans déplaisir, surtout quand Sylvia, la fille d'un riche banquier (Amanda Seyfried) est enlevée par Will. Bien sûr, la voir courir en talons hauts pendant tout le film laissera penser à toutes les filles que Sylvia est soit simple d'esprit soit masochiste. On a envie de lui crier : "mais jette ces chaussures et cours pieds nus pour gagner du temps" !
Mis à part ce manque de logique à des fins esthétiques, Amanda Seyfried livre une jolie prestation.


Le problème, c'est que le film oublie très vite de réfléchir à son concept de départ pour se tourner vers l'action. Le temps-argent reste un concept, à peine effleuré.
Pour colmater le manque de présence de certaines stars, quelques répliques à la va-vite qui tombent comme des cheveux sur la soupe. C'est le cas pour Olivia Wilde, qui joue le rôle de la mère de Sylvia et ne dira dans le film que presque une seule réplique.



Mon avis sur Time Out d'Andrew Niccol : 6/10
Time Out d'Andrew Niccol part d'une idée originale en créant une nouvelle monnaie : le temps, et en laissant donc la possibilité de contrôler son temps passé sur terre. Cette bonne idée de science fiction est relayée en cours de route par la mise en place d'un Bonnie and Clyde futuriste. Le héros Will Salas est un peu le Robin des bois de la science fiction, dans un monde trop aseptisé (âge bloqué à 25 ans, multiplication d'écrans boursiers, villas décorées de la tête aux pieds).

Bande annonce Time Out d'Andrew Niccol