Il s’agit du deuxième opus, dans lequel un jeune homme sort de maison de correction. Sa faute : avoir tué le chef de gang, son adversaire, quand il était lui-même chef de l’autre bande. Bien évidemment, sa sortie provoque de nouveaux affrontements, et bien vite, la bande qui a dû faire face au deuil de son chef dans le précédent film décide de le venger.

Le plus drôle là-dedans, c’est sans doute que ces bandes sont constituées de lycéens qu’on ne voit pas une seule seconde en classe : leur quotidien est rythmé, simplement, par les affrontements avec le plus proche lycée. Sympathique aussi : ces jeunes aiment à bien s’habiller et sont plutôt beaux, pour toujours finir la chemise et le visage ensanglanté.

La mise en scène ne manque pas d’intérêt : clins d’œil au western dans certains ralentis et certains gros plans, mise en place obsessionnelle d’un arrière plan baroque constitué de murs noyés de dessins et de phrases, transformation de la beauté des visages en tableaux rouges et violets, filmage au plus près des bagarres. Les couleurs des deux bandes sont elles aussi travaillées : cheveux longs et vêtements noirs d’un côté, crânes rasés et vêtements blancs de l’autre, pour un effet esthétisant et métaphorique lors de chaque affrontement.
Info intéressante : la série Crows Zero est l'adaptation cinématographique d'un manga culte.

Du côté des bagarres, le filon est exploité jusqu’à son maximum : on se bat seul, on se bat par dizaines, on se bat avec ses ennemis jurés, on se bat avec son chef ou son collègue (entrainement, désir de battre le chef pour prendre sa place, problème d’autorité, complexe de supériorité, etc) et quand on parle, c’est de bagarre !

Il n’y a aucune morale à chercher là dedans, bien évidemment. Crows Zero II est juste un film sur la violence gratuite, sur l’esthétisation de la violence sans pour autant renier sa réalité faite de bravade, d’imbécilité et de courage.


Les Bonus

Le DVD propose un making of du film. Le spectateur découvre ainsi l’équipe du film en plein tournage.
Comme tous les making of, l’avantage premier est de voir comment se déroule le tournage d’un film : travail des perchistes pour ne pas être dans l’image mais réussir à prendre le son, travail du caméraman avec une immense caméra montée sur des rails pour des travellings, etc.
Cela permet aussi quelques images surréalistes qui mélangent la réalité au film lui-même avec en plus des deux groupes filmés un nouveau groupe : l’équipe. Même les combats seuls à seuls se transforment en plans de foule.
Un passage particulièrement intéressant : l’explication du scénario et des sentiments à jouer à l’un des acteurs, qui joue le frère du jeune tué dans le film précédent.


Merci à Wild Side pour la découverte du réalisateur Takashi Miike au style visuel original et baroque.