Le Rocky Horror Picture Show a été réalisé en 1975 par Jim Sharman. C’est un film culte, et même un midnight movie, c’est à dire un film qui n’était projeté qu’en deuxième partie de soirée, et dont la réalisation s’appuie sur un style provocant, kitsch et décalé.
Exemple : le Rochy Horror Picture Show est une comédie musicale tout autant qu’un film d’horreur et de science fiction. Un mélange détonant.

L’histoire n’est pas bien compliquée : un couple de jeunes gens bien sous tous rapports (Janet et Brad) tombent en panne sur une route déserte. Il pleut des cordes, ils n’ont pas de roue de secours. Le couple décide alors de s’abriter dans l’immense demeure toute proche. Ils sont accueillis par des personnes extrêmement bizarres, certaines étant même travesties. Le maitre des lieux, décidé à s’amuser avec ses invités tombés du ciel, leur montre alors la naissance de sa créature : Rocky, un éphèbe blond à la plastique parfaite. Mais Janet et Brad réussiront-ils à sortir vivant de ces étranges cérémonies ?

Le Studio Galande perpétue la tradition puisque les deux séances commencent à 22h10 et proposent d’assister à une projection tout à fait inhabituelle.
Avant la projection, la troupe d’animateurs se présente et propose aux spectateurs d’assimiler les rudiments de la principale danse du film, ainsi que certains automatismes très importants : quand on entend Rocky Horror, il faut s’empresser de continuer sur la lancée en criant « Picture Show », quand on entend le doux nom de Janet, il faut s’empresser d’hurler « Vice » (car son nom c’est Weiss), voire « pute », « salope », etc.

La limite de l’animation est là : l’humour systématiquement graveleux, voire obscène. Certains traits d’humour plutôt grossiers étaient néanmoins plutôt bien insérés : quelques uns des animateurs posent des questions obscènes ou surréalistes aux personnages à l’écran qui, prisonniers de la pellicule, répondent invariablement au plan suivant : « oui », « c’est une bonne idée ».

La séance est donc à conseiller aux adultes, uniquement, d’autant que quand l’humour n’est pas graveleux, il est politique à quelques reprises (Sarkozy et Mc Cain étaient cités vendredi dernier), ou du domaine de la prononciation et du jeu entre français et anglais.

L’ambiance générale mérite elle aussi un paragraphe. Voir le Rocky Horror Picture Show est une expérience cinématographique particulière, autant par rapport au film lui-même que par rapport au choix de visionnage. Comme je l’ai dit plus haut, lorsque les personnages dansent, les spectateurs dansent aussi, aidés par les animateurs qui montrent les gestes à faire.
Plus drôle encore, lors de la scène où il pleut des cordes, il pleut aussi dans la salle puisque chaque spectateur peut amener une bouteille d’eau pour la lancer vers les rangs de devant, ou de derrière (tout dépend de sa place). N'oubliez pas votre Kway. On lance aussi du riz, car il y a des mariages… Bref, Le Rocky Horror Picture Show fait un peu penser à la wii : on fait un peu de sport mais devant un écran.

Chose assez révoltante, la troupe n’est pas payée ! Elle ne reçoit que les pourboires que les spectateurs veulent bien donner… Plutôt injuste pour des personnes investies à fond dans leur rôle, et qui finissent quand même, pour certains, presque nus sur scène…
Heureusement, le Rocky Horror Picture Show reste encore soft: ce n'est pas un porno…. Ouf !

En trois mots, une expérience rafraichissante, grossière et unique, où même les spectateurs participent. Le film est à l'écran, mais aussi dans la salle.

Rocky Horror Picture Show

Rocky Horror Picture Show2

La qualité des photos est moyenne... Une salle de cinéma plongée dans le noir, c'est pas forcément très pratique... Mais l'ambiance est là !


Pour ceux qui seraient intéressés par les "midnight movies", Midnight Movies, from the Margin to the Mainstream est un documentaire récent de Stuart Samuels qui donne une bonne explication de ce courant cinématographique des années 1970, en proposant aussi des extraits des principaux Midnight Movies: La Nuit des morts vivants de Romero, Pink Flamingos de John Waters, Eraserhead de David Lynch, et bien sûr, le Rocky Horror Picture Show.