Vos verres… Ont perdu le don d’éclairer votre bile.
Me réciter à moi, de pareilles sornettes ! »

« Il volait dans l’immobilité de l’air,
Je vous l’assure, je le vis tout à l’heure. »

« Ses ailes bougeaient-elles ? Avançait-il ? »

« Je vous répète qu’il se tenait immobile
Comme une image sur un papier très clair. »

« Votre esprit en connivence avec le diable
M’instruit d’éviter votre démarche folle,
Autant que le pourrait une femme qui vole,
Sur l’air et sans bouger dans sa dinde de fable ! »

« La moquerie ne surpassera pas la vérité.
Venez donc avec moi. Et voyez par vous même. »

« Vos fantasmes ma chère décuplent à volonté
Tout l’amour éprouvé pour ces créations vaines. »

Les deux femmes quêtent le pré en question
Titubant plusieurs mètres avant de s’arrêter.

« Voilà le lieu de l’événement qui me fit sensation,
Voyez comme il paraît étrange de voir ces fourrés. »

« Où est votre animal ? Faut-il marcher dans l’herbe ? »

« Prenons par ce chemin qui me paraît imberbe. »

« Où est ce ? Je ne vois rien ? Est ce encore loin ? »

« Tenez ! Il est encore là ! Il vole au même endroit ! »

« Enfin ma fille, quelle mouche vous piquât
Dès votre infortuné berceau ? Ceci est bien banal.
Regardez en effet, ce magnifique cheval,
Siestant dans son hamac un repos d’apparat ! »