La première scène instaure déjà un contact extrêmement direct entre Boris et les spectateurs à qui il raconte sa vie, regard caméra et interpellation du public compris.
Le cercle s’élargit encore puisque la belle Mélodie Celestine (Evan Rachel Wood) émerge d’une poubelle (le mélange du nom et du lieu est une belle trouvaille) et demande asile chez le vieil homme qu’elle finit par épouser !

Woody Allen entraine le spectateur dans une comédie romantique où l’amour est décliné selon deux thèmes caricaturaux mais originaux : le vieux misanthrope intellectuel tombe amoureux d’une jeune femme fraiche et ingénue, dont les parents, à un tournant de leur vie, prennent des voies différentes et croustillantes, en se passionnant pour l’homosexualité ou le « ménage à trois » (terme en français dans la vo, suivi d'une remarque qui a provoqué un rire général). En bref, les plus délurés ne sont pas ceux qu’on croit.

Comme dans tous les films de Woody Allen, Whatever Works donne la part belle aux dialogues, incisifs et drôles, reliés à de nombreux gros plans sur les visages et des espaces new yorkais typiques.

Bien sûr, les personnages de Whatever Works sont caricaturaux, mais pour mieux nous faire rire : un père qui s’agenouille devant sa fille pour demander pardon à Dieu d’avoir trompé sa femme et qui se retrouve ensuite, après avoir été outré par la rencontre avec un homme de « confession homosexuelle », dans son lit, déchaine le rire des spectateurs.
Mieux encore, même caricaturaux, ces personnages restent profonds, coup de magie dressé par un Woody Allen en pleine maitrise de son art, qui, par clin d’œil, fait référence à la magie à presque chaque seconde de Whatever Works : magie d’un scénario qui peut rendre heureux, métamorphoser, ou encore relier un personnage au spectateur, désir de magie chez ces mêmes personnages (le mouchoir comme symbole magique par excellence), magie d’une mécanique bien huilée, en somme, qui sait encore étonner et toujours émerveiller.


Note, Whatever Works : 7,5
Un bon moment de cinéma, dont les ficelles sont assez facilement repérables. Normal, dirons-nous, puisque le personnage principal a compris qu’il n’existait que sur une pellicule.


Bande annonce, Whatever Works de Woody Allen