Le début de The Box distille à merveille tension et malaise. Norma a 24 heures pour appuyer. Si elle prévient la police, elle perd de toute façon l’argent. S’ensuit une réflexion complexe, avec son mari (James Marsden, aux petits airs de Tom Cruise) : peut-on appuyer et risquer de tuer pour se mettre à l’abri du besoin ? Arlington Steward est-il sérieux ? Est-ce un maniaque ?

C’est quand Norma appuie sur le bouton que les choses se gâtent (le film aussi). Un complot global semble se saisir du couple, soudainement poursuivi par des dizaines de personnes, lors de scènes qui sont plus risibles qu’effrayantes. L’idée de départ, excellente, qui reviendrait à considérer le film comme un thriller, se noie alors dans des effets spéciaux médiocres et le genre de la science fiction. Les extraterrestres ne débarquent pas, mais c’est tout comme, et entre la NASA, l’homme au demi-visage et les humains employés qui saignent du nez, l’attention du spectateur baisse.
Le milieu du film est lent, rehaussé par quelques scènes très bien menées, comme le montage parallèle entre la soirée du couple à l’extérieur et celle de l’enfant avec sa baby sitter. Les scènes de fluide sont par contre à éviter, l’explication abracadabrante à la sauce science fiction aussi. The Box aurait gagné à ne représenter que la folie humaine, plutôt qu’à se perdre dans les méandres d’une science fiction incompréhensible et ennuyeuse. Car niveau scénario, le spectateur est vite perdu, en attente d'explications que The Box ne donnera pas vraiment.

On pressent de ci de là, que The Box se veut un film philosophique (référence à Sartre s’il vous plait : l’enfer c’est les autres), on se croirait par moments dans un Lost Highway de David Lynch, un Eyes Wide Shut de Kubrick ou encore un Funny Games d’Haneke, sans que, jamais, The Box rivalise avec l’un de ces films.

Le dénouement réconcilie pourtant le spectateur avec The Box : la mise en scène et l’action renaissent, loin des conceptions philosophiques et des effets spéciaux liquides. Richard Kelly se concentre à nouveau sur une tension palpable, des actions et une mise en scène difficilement soutenables.

Note The Box : 5/10
Le choix d’insérer le genre de la science fiction dans le film l’encombre et le vide d’une pureté qui n’est plus présente qu’au début et à la fin du film, dans la mise en scène et la mise en place des sentiments. Les théories du complot développées, la « zombification » de dizaines de personnes alourdissent l’ensemble.
The Box, après Donnie Darko, est une petite déception.

Bande annonce, The Box