Si le festival de Cannes m’était conté a trouvé le bon équilibre entre photographies, histoire du cinéma et anecdotes.
Le festival de Cannes est ainsi né en 1939 en réponse à la Mostra de Venise où le film de propagande nazie, Les Dieux du stade, venait de gagner le grand prix du festival.
Philippe Erlanger (à l’époque directeur de l’association française d’action artistique), à son retour de la Mostra, décide alors de créer un festival en France, pour ne pas laisser le cinéma tomber entre les mains de la propagande.
Deux lieux sont en concurrence : Cannes et Biarritz. Cannes est choisi pour son climat et la proximité des studios de la Victorine.

Saviez-vous qu’à ce jour, Isabelle Huppert était l’actrice la plus sélectionnée à Cannes ?
Pourriez-vous imaginer que l’attaché presse du film Le Guépard de Visconti, pour faire la promotion du film à Cannes, avait eu l’idée originale de faire venir un vrai félin sur la plage ?
Et les caprices de stars… Vaste sujet, dont je ne peux m’empêcher de citer quelques exemples : Johnny Depp demande à manger un hamburger à cinq heures du matin, Bruce Willis et Demi Moore, à quatre heures du matin, réclament de la poule au pot, Jennifer Aniston demande l’ouverture du musée Picasso d’Antibes en nocturne tant elle est passionnée d’art moderne, etc.
Ces caprices peuvent sembler vains, puérils, mais Henry Jean Servat a une autre hypothèse, intéressante : si le festival de Cannes est aussi le festival des caprices de star, c’est sans doute pour leur permettre d’évacuer la pression qui pèse sur leurs épaules, le monde entier ayant les yeux tournés vers Cannes.

Pour continuer sur sa lancée étoilée, Si le festival de Cannes m’était conté commence avec une préface de Monica Bellucci qui conclue ainsi : « Grâce au festival de Cannes, j’ai réalisé que si je n’étais pas actrice, je choisirais d’être spectatrice, à vie. »

Je ne résiste pas, pour finir ce billet, à une dernière anecdote qui a failli compromettre l’existence du festival de Cannes.
En 1954, Simone Silva, starlette française du cinéma anglais, se retrouve après quelques péripéties, à se dandiner dans les bras de l’acteur Robert Mitchum. Les journalistes ne sont pas loin et une photo aussi scandaleuse fait vite le tour du monde.
Résultat : la pauvre jeune femme est renvoyée du festival, Robert Mitchum et sa femme font leur valise. Aux Etats Unis, plusieurs journalistes écrivent des articles contre le festival de Cannes, qui ne serait que la capitale du vice et de la débauche. L’Eglise s’invite dans la danse et sous la pression, les producteurs américains menacent de ne plus envoyer de films à Cannes !
L’incident diplomatique est clos après un voyage de Favre Le Bret à Los Angeles. Délégué général de la manifestation, il s’excuse devant les producteurs et promet que dorénavant, le festival ne sera plus victime de tels débordements.


Merci à Alapage pour cette découverte livresque et cinématographique en même temps.