Il faut voir comment ça commence : Paris, son rer… Bruno Podalydès s’interdit de belles images de par le choix du lieu, et pour rêver un peu, il faudrait changer de quai, voire de salle…
Avec Bancs Publics, on se balade dans le rer et le train, avec des références cinématographiques pompeuses (l’arrivée du rer en gare de Paris pour l’arrivée du train en gare de la Ciotat). Bref, au bout de cinq minutes on s’ennuie déjà.
Bancs Publics est un énième film choral, aux personnages sans grand intérêt, aux histoires banales. Il faudra repasser pour l’émotion : le spectateur reste distant des personnages pendant une heure cinquante.
Bancs Publics dure une éternité, un peu comme les jours où le rer A met vingt minutes pour aller d’une station à l’autre.
L’excuse du film choral donne lieu à une intrigue minimale : qui est cet homme en face qui a accroché une pancarte « homme seul » à sa fenêtre ?
Les dialogues ne savent pas décoller davantage, et la caméra, engluée par le surplus de réalisme et la solitude dans la ville, s’embourbe dans la platitude.
Le film Bancs Publics affiche complet au rayon stars, et dans des rôles sans saveur : Josiane Balasko en future retraitée, Catherine Deneuve presque dépressive qui rêve de sauver son armoire. Des situations sont loufoques, mais ne prennent pas.
A Bricodream, de l’hélium se répand dans tout le magasin, pour un plan d’à peine quelques secondes.
S’il y a une scène à retenir, c’est bien celle de Mickael Lonsdale (déjà vu cette semaine dans Je vais te manquer) auquel on propose d’acheter un paillasson avec ses initiales. « Pas de triomphalisme » répond-il. S’il y a une réplique à conserver, c’est bien celle-ci. Et rien d’autre.
La musique ne sauve rien : ajouter « Mambo Number five » à un film trop populaire, voilà ce qui s'appelle du mauvais goût.
Pour faire plaisir aux quotas, il y a un clochard, qui peut rappeler Merde dans Tokyo, mais ne lui arrive pas à la cheville, des enfants et des adolescents inexpressifs aussi. On frôle le désastre.
Quant au passage secret vers le château, dans le parc, on ne le verra jamais et pour cause : Bancs Publics fait dans le réalisme de bas étage.
Ainsi, quand Bricodream (le magasin où le bricolage fait rêver) a un problème de néon et perd son –e de dream, le spectateur est forcer de tisser un parallèle avec le film qui s’est éteint en route.
Note Bancs Publics : 3/10
Bricodream ne fait pas rêver les foules. Bancs Publics non plus.
Bruno Podalydès signe un film anonyme où ni le drame ni la comédie n’explosent.
Un film décevant, mené par des personnages pour la plupart antipathiques ou sans profondeur. Il faut plus qu’un employé fan de produit à poissons (qu’il ingurgite comme on ingurgite du rhum) pour créer un personnage.
il faut plus qu’un magasin de bricolage et un petit parc filmés sans saveur pour se sentir au cinéma.
Et en plus le générique donne mal au cœur.
Le film sort dans les salles le 8 juillet 2009.
Si le cinéma vous fait rêver, passez votre chemin.
Il y a différentes bandes annonces (6 au total), toutes très courtes. En voici trois.
Bande annonce : Bancs Publics, de Bruno Podalydès
Bancs publics (Versailles rive droite) - Bande annonce FR
envoyé par _Caprice_. - Regardez des web séries et des films.
Bande annonce : Bancs Publics, de Bruno Podalydès
Bancs Publics (Versailles rive droite) - Teaser 4
envoyé par baryla. - Regardez plus de films, séries et bandes annonces.
Bande annonce : Bancs Publics, de Bruno Podalydès
Commentaires
ça calme !
Mouais... La spécialité française : faire un film qui à la rythmicité d'un film Afghan sur une plante qui pousse en temps réel, avec des dialogues dignes des films suédois dans les théma d'Arte (c'est-à-dire inexistants) avec des acteurs super connus, mais qui nous font chier !
En général, quand il y a des têtes d'affiche aussi nombreuses, il faut se méfier : c'est que le film a besoin de combler un manque au niveau du scénario en général :p !
Ben tu vois, je regrette pas d'avoir travailler mes partiels !
Tu métonnes. J'aurais eu honte de t'emmener voir un film pareil... Quoique, on aurait bien rigolé je pense.
Oh oui, on aurait sûrement rentabilisé le temps en faisant du sarcasme, j'en doute pas lol ! Il se peut même qu'on nous aurait jetées dehors ^^
@Laeti :
Je ne suis absolument pas d'accord, j'ai vu le film vendredi dernier, et j'ai beacoup aimé. C'est léger, drôle, un panorama d'acteurs extra avec chacun un petit rôle, je trouve ça sympa. Après critiquer c'est facile.
Bruno Podalydès est un cinéaste remarquable qui a su se différencier des autres.
@cécilia : Critiquer c'est facile, en bien ou mal. Tout dépend de la façon dont on perçoit le film.
Je n'ai pas du tout accroché à Bancs Publics que j'ai trouvé long, ennuyeux et insipide.
Il en faut après pour tous les goûts et je suis sûre qu'une partie des spectateurs appréciera ce film.
Ce n'est pas mon cas, je le dis.
Si je ne devais poster les critiques que des films que j'ai aimés, l'intérêt du blog serait limité.
D'autant que l'un des intérêts est d'avoir dans les commentaires des avis différents.
"C'est léger, drôle" : quels exemples donner?
A part la séquence des paillassons, j'ai peu ri et ce film est pour moi lourd et bancal.
Ah c'était un film ? J'ai cru que c'était interlude. J'attendais que ça commence. J'ai bien aimé la fin quand j'ai enfin pu aller me coucher.
Vivement le numéro 2 (je dois encore aller me coucher demain !
Quelqu'un de gentil pourrait-il me donner les coordonnées de la chanson en anglais qu'on entend à environ 15 mn de la fin du film ? C'est une voix qui ressemble à celle de Bob Dylan. Merci d'avance. Chantal