Sam fuit son camp scout, Suzy la maison familiale. Le film a aussi ses adultes : le capitaine de police Sharp (Bruce Willis), le chef scout Ward (Edward Norton), les parents de Suzy (Frances McDormand et Bill Muray), mais tout ce beau monde est aussi très enfant finalement.
Le film suit donc le parcours de Sam et Suzy, sous l'angle du parcours initiatique : les enfants partent à l'aventure et se débrouillent tout seul pour monter leur camp ou encore faire vivre leur amour.

Moonrise Kingdom est un film qui s'expérimente : on le comprend dès le départ avec le long plan sur la maison des parents de Suzy et, à l'intérieur, une petite maison de poupée rouge : la mise en abyme est déjà présente, et sera durant tout Moonrise Kingdom le moyen d'aller au delà de la réalité, grâce à la lecture d'un livre ou à un spectacle dans une église. L'histoire dans l'histoire démultiplie le pouvoir de conteur de Wes Anderson, et de la scène de théâtre à l'histoire de cinéma, il n'y a souvent qu'un pas, qui est franchi. Pendant tout le film, les références à l'art s'enchaînent : les livres, le tourne-disque (sorte de livre magique), le spectacle de l'arche de Noé à l'église. L'art est une part primordiale du film : c'est grâce au spectacle que Sam rencontre Suzy à l'époque déguisée en corbeau. Et pendant leur voyage, Suzy emmène pour tout bagage une valise pleine de livres et le tourne-disque.

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La BO de Moonrise Kingdom est l'une des plus hétéroclites de ce début d'année : entre Françoise Hardy, Alexandre Desplat, mais aussi Hank Williams (très country), Moonrise Kingdom est aussi une expérience musicale.

La mise en scène virtuose propose de magnifiques plans descriptifs qui, tout de suite, donnent la tonalité étrange et magique du film : la présentation de la maison, ou encore le long travelling qui présente le camp scout étrangement construit tout en longueur.

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Mon avis sur Moonrise Kingdom de Wes Anderson : 9/10
Moonrise Kingdom, c'est un peu la transposition de l'amour fou dans le monde de l'enfance.
Wes Anderson propose un film décalé, jusque dans le choix de l'époque (années 60). Même Bruce WIllis est à contre emploi avec un rôle de policier triste et attachant.
Moonrise Kingdom est un condensé d'étrange, de poésie et de lyrisme. Ce serait dommage de s'en priver.


Bande annonce Moonrise Kingdom de Wes Anderson