Les premiers plans en sont la preuve : Max (interprété par le magique Max Records), jeune garçon au brin de folie très marqué poursuit à toute vitesse son chien en hurlant. C’est l’enfant prédateur qui se rue, en riant et en hurlant, sur sa proie, pour la prendre dans ses bras et la serrer très fort. Tout est déjà dit : Max, fort et plein d’énergie, cache derrière son animalité et son dynamisme une immense soif de tendresse et d’amour.

Mais la communication avec la famille est complexe : la grande sœur préfère sortir avec ses amis et la mère cherche un nouveau compagnon. Se sentant délaissé, Max dépasse un jour les bornes et, pendant son cirque, mord sa mère. Il s’enfuit alors dans les bois, puis en pleine mer, où après de longues heures de voyage il arrive sur une île habitée par les maximonstres.
Pour ne pas être dévoré, l’enfant, déguisé en écureuil, invente une histoire : il a été roi et sa puissance est immense. Les maximonstres, naïfs, font de lui leur roi.

Spike Jonze, dans Max et les maximonstres, propose un film en apparence simple, en profondeur très complexe, puisque se met en place un réseau de liens entre l’île (lieu par excellence des expériences et d’exacerbation des problèmes et des sentiments) et la maison de Max, où l’incompréhension règne et l’amour se terre trop souvent dans les profondeurs.

La thématique de l’enfance fragile est omniprésente, Max ayant toujours besoin de s’enfuir dans un substitut de ventre maternel : l’igloo, la caverne en draps, la table sur laquelle sa mère travaille, les maisons des maximonstres, les maximonstres eux-mêmes qui créent une grotte pour leur roi, leur nouvelle demeure, etc. Le cercle vient jusqu’à s’emparer de la structure narrative.
Si le rapport à la mère est omniprésent, le rapport à la sœur l’est tout autant : à travers le problème de communication entre Carol et KW, Max fait son apprentissage. Comment communiquer malgré les différences, construire ensemble, reconstruire encore et encore : telles sont les leçons apprises sur l’île.

Le pouvoir de l’imagination est ici poussé à son paroxysme : Spike Jonze met en scène des maximonstres poétiques et déroutants (si déroutants qu’il faut quelques minutes pour s’habituer à leur présence), une fantaisie architecturale et naturelle hors norme. A cette fantaisie des images s’ajoute une beauté insulaire, dans les plans sur les paysages grandioses où les personnages deviennent infimes, ou les gros plans sur des visages expressifs et lumineux.


Mon avis sur Max et les maximosntres : 8/10
Max et les maximonstres est une pure merveille, qui nécessite le retour de ses yeux d’enfant. Sans cela, l’émerveillement peut se transformer en un étonnement immense devant une histoire et des personnages qui peuvent alors sembler kitschs et insupportables. En bref, savoir accepter la fantaisie, le rêve, pour plonger dans un film où un enfant fragile va peu à peu comprendre comment établir ses relations avec les autres.
On adore aussi : le titre américain, bien plus poétique : « Where the wild things are ».

La Bo est une petite merveille, consultable sur le billet BO Max et les maximonstres.


Bande annonce, Max et les maximonstres, Spike Jonze