César, s’il veut du mal à tous les habitants de son immeuble, a jeté son dévolu sur Clara, une jeune femme qui a constamment le sourire et semble heureuse à chaque seconde.

Le film commence assez tranquillement, et avec habileté : César a dormi avec Clara, mais tout semble normal. C’est la nuit suivante qu’on découvre le stratégème de César : dès que Clara est endormie, il sort de sous le lit, l’endort avec un produit et se blottit dans son lit. Terrifiant. Grâce à la voix off et au récit qu’il fait de sa vie à sa maman malade, on sait tout : César, petit à petit, veut que Clara arrête de sourire.
La première partie du film va donc consister à organiser tout un tas de crasses et de problèmes pour que la jeune femme se sente mal. L’imagination de César n’est pas débordante : cafards répandus dans l'appartement, effets personnels jetés à la poubelle ou bousillés. Mais dans la deuxième partie du film, César passe à un stade plus avancé avec tout simplement la préparation du meurtre de Clara.

malveillance actrice
Malveillance ressemble par certains points au très bon Harry un ami qui vous veut du bien. Il est des gens qu’il vaut mieux ne pas croiser, sous peine de se mettre en danger et de mettre en danger les personnes que l’on connait. A ce jeu là, l’acteur Luis Tosar, tout comme Sergi Lopez, est très bon dans le rôle du calme et machiavélique faux gentil.
La référence au conte n’est pas loin non plus avec finalement une petite fille très intelligente et malsaine pour son âge (la petite voisine de palier de Carla) et Carla, avec tous les soirs un ogre sous et dans son lit, qui, finalement, est la petite fille innocente de ce Malveillance.

Le scénario du film est un bon exemple de distillation des informations : c’est petit à petit que les petits détails et les horreurs apparaissent, jusqu’à la révélation finale pour le personnage de Clara. L’histoire n’hésite pas non plus à malmener César qui va se retrouver dans diverses situations très difficiles. La prise de risque augmente au fur et à mesure pour cet homme qui finalement n’a rien à perdre. Il en ressort certaines situations délicates et même comiques.

L’atmosphère pesante et malsaine crée un niveau de stress toujours plus haut, que Jaume Balaguero maitrise à la perfection. Le film est ainsi interdit aux moins de 12 ans, et en effrayera un très grand nombre.
L'utilisation perverse du silence et de la parole contribue à ce stress du spectateur : dans les séquences avec sa maman à l'hôpital, qui ne peut plus parler, César n'hésite pas à raconter ouvertement ses plus noirs desseins pour la terrifier. Le spectateur est dans une position semblable : assis dans la salle de cinéma, il est spectateur et ne peut rien faire que regarder et écouter.

malveillance acteur

Mon avis sur Malveillance de Jaume Balaguero : 7,5/10
Efficace et malsain, Malveillance est un film à éviter si on a parfois peur chez soi… Car la première chose qu’on souhaite faire en sortant de la salle, c’est rajouter un ou deux verrous à sa porte d’entrée et vérifier que personne n’a la place de se glisser sous le lit.
Jaume Balaguero montre une nouvelle fois qu’il sait créer suspense et tension, dans un environnement cette fois-ci complètement malsain.


Bande annonce de Malveillance de Jaume Balaguero