L’humour est de rigueur dans ces sketches audacieux et absurdes : les situations décalées s’enchainent, la gestuelle pétille et les dialogues font mouche, tordant les ventres de rire à plusieurs reprises.
Les deux femmes tentent d’écrire un roman sans parler d’une seule intrigue, philosophent sur une actrice vieillissante toujours sur scène dans Bérénice ou répètent un concerto de musique dans un placard, avec comme instrument leurs voix aux interjections tantôt virulentes, tantôt mélancoliques.
Les diablogues se consacre aux arts avec humour, sans oublier le sport, avec le sketch de taping-tapang entre les deux artistes (ou comment envoyer une balle imaginaire, et répliquer comme on jouerait au ping pong), ou encore le cours très dangereux de karaté que Muriel Robin donne à Annie Grégorio. Mention spéciale également au sketche du plongeon, mémorable dans sa mise en scène de la problématique temporelle du plongeon à plusieurs.

Les fils directeurs de ces sketches ? La cousine Paulette sans doute, qui revient à plusieurs reprises, dans un comique de répétition savoureux. Et surtout la complicité entre Muriel Robin et Annie Grégorio. Le duo fonctionne à merveille dans un décor minimal tout en fourrure, composé d’un escalier et d’une chaise, absurde en quelque sorte, tout comme les dialogues.

La seule déception réside dans la durée du spectacle : 1h25. Un peu court, tant on aurait voulu deux ou trois autres sketches.

Mes deux sketches préférés du spectacle Les diablogues: le plongeon et la musique de placard, loufoques à souhait.

La pièce Les diablogues, avec Muriel Robin et Annie Grégorio, se joue au Théâtre Marigny jusqu’au 31 décembre 2009.
La mise en scène est signée Jean-Michel Ribes, réalisateur du magnifique Musée haut Musée bas.

Petite leçon d’Histoire : Les diablogues, qu’est-ce que c’est ? D’où ça vient ?
Ce sont tout simplement de courtes pièces de théâtre écrites par Roland Dubillard.
A l’origine, il s’agissait de sketches radiophoniques qui s’intitulaient Grégoire et Amédée, en 1953. En 1975, les sketches sont mis en scène au théâtre sous le nom de diablogues.