Premier problème : aucune jeune femme blonde, perdue dans la campagne, n’aurait laissé entrer Robert, au visage pas franchement paisible.

Ensuite, le petit ami de Jenny (Greg) s’invite dans la danse. Jaloux et violent, il cherche les affrontements avec Robert, jusqu’à manquer de se noyer dans la rivière. Robert le sauve de justesse et part. Mais le lendemain, deux inspecteurs de police lui apprennent sa disparition. Chose étrange dans le scénario, la voiture du petit ami, laissée grande ouverte sur le pont, et qui n’intervient jamais dans l’enquête… Pour conserver le suspense pour le spectateur et en même temps donner à l’enquête un certain ridicule.

Le seul élément original proposé dans ce thriller plus adapté à une diffusion télévisée qu’à une exploitation dans les salles, c’est l’inversion du rapport entre le voyeur et celle qu’il regarde, puisque Jenny, après sa rencontre avec Robert, le cherche à son travail, au bowling ou encore chez lui. Cette piste est hélas vite écartée : dans Le Cri du hibou, il y a les gentils, les méchants, et ce hibou, censé présager la mort, mais que le film ne développe pas assez. On nage dans le manichéisme et deux, trois ululements.

Autre piste, déjà beaucoup développée au cinéma mais toujours intéressante : faire douter le spectateur sur les actes et les paroles du héros. Ce que nous avons vu – Robert sortant de l’eau Greg – n’a-t-il pas été transformé par le point de vue de Robert ? Que voyons-nous ? La réalité ? Ou la réalité telle que Robert la perçoit ? Douter du héros, dans un thriller, est souvent jubilatoire pour le spectateur. Dans Le Cri du hibou, rien d’haletant, ni malaise, ni émotion. On ne doute pas.

Au niveau de la mise en scène, c’est le grand néant : un filmage impersonnel souvent lent et sans surprise, pour un film qui au final, se suit sans trop d’ennui, mais sans joie.

Bande annonce Le Cri du hibou



Arrivée un peu tard pour l'opération de cinétrafic, je les remercie pour l'envoi de ce DVD, finalement assez drôle à regarder...