L'Enfance du mal est un premier film à l'esthétique sans fausse note : l'insistance sur l'obscurité et les ombres, ajoutée à une musique classique opressante met en place un climat homogène et maitrisé. Le spectateur, mal à l'aise, est sans cesse manipulé par le scénario et les deux personnages principaux.

L'Enfance du mal est un peu notre Funny Games français : la jeunesse fait irruption dans le classicisme de gentils bourgeois pour les transformer irrémédiablement. Une seule fois la musique adolescente s'invite, dans une scène symbolique où toutes les valeurs sont bafouées : pieds nus sur la table, au milieu des chips, la télé allumée au lieu du piano, Céline danse devant son petit ami, un jeune garcon perturbé qui tue des chiens pour le plaisir.

Dans L'Enfance du mal, ni les hommes ni les femmes n'ont le bon rôle : l'erotisme, la mort, le mensonge, la vengeance habitent les personnages. Seule la naïveté s'extirpe, belle et fragile, maigre consolation humoristique et dérisoire.

L'enfance du mal image
Les deux actrices féminines portent le film : Anais Demoustier, avec sa spontanéité et son naturel convainc et Ludmila Mikael en apprentie mère est touchante et drôle. Les interprétations masculines, peut-être trop théatrales, tranchent avec ce naturel féminin. Les scènes de lecture, véritable leitmotiv du film, sont un exemple de cet ultra-théâtralité, qui sort quelquefois le spectateur de l'histoire racontée.


Mon avis sur l'Enfance du mal d'Olivier Coussemacq : 7,5/10
L'enfance du mal est un premier film d'atmosphère maitrisé et prenant qui explore l'interaction de personnages complexes, qui manipulent le spectateur avec la dextérité des beautés imparfaites mais irresistibles. Un peu long peut-être, il devient alors comme ses personnages : beau mais imparfait. C'est là tout son charme.

Merci à Mathieu pour sa gentille invitation a cette avant première en présence de l'équipe du film.
L'Enfance du mal sort dans les salles aujourd'hui.

Bande annonce l'Enfance du mal d'Olivier Coussemacq