Si l’histoire n’a rien de bien original, c’est la construction du film qui rend l’Elite de Brooklyn singulier : le choix du film choral dans le genre du policier permet de cerner les buts et les émotions de chacun des personnages en tissant sans cesse un désir d’en savoir plus sur l’un ou sur l’autre.
Mieux encore, le spectateur craint constamment qu'il n'arrive un malheur à ces héros. Antoine Fuqua installe une atmosphère où la tension est reine. Un plan long, un plan avec le personnage de dos : la mise en scène fait craindre un coup de feu, le surgissement d’un homme, le danger en bref.

L'élite de brooklyn richard gere
Richard Gere et Don Cheadle ont beaucoup à faire avec leurs personnages, complexes et fascinants. Eddie, froid envers les jeunes qu’il forme est amoureux d’une jeune prostituée : tel un jeune homme, il rêve de partir avec elle. Ces scènes, câlines et tendres, tranchent avec l’habituelle représentation de ce monde cru et dur au cinéma. Pour Tango, l’infiltration commence à monter dans ses veines : la promotion ne vient pas et le jeune policier s’attache à la bande de caïds dans laquelle il s’est fait un nom.

Mais L’Elite de Brooklyn ne résiste pas à l’appel de la caricature. Les montres et les colliers à outrance, les façons de parler, l’accentuation trop importante sur Sal comme figure christique et flic ripoux en même temps, ou encore le traitement des femmes, soit enceintes jusqu’au dent, soit prostituées, soit hauts placées dans la hiérarchie de la police, avec les cheveux courts forcément et une supériorité affichée. On regrettera également la multiplication de la luminosité dès qu’un personnage meurt… Antoine Fuqua joue avec un cinéma décomplexé qui ne se pose pas de questions.

L'élite de Brooklyn sal

Mon avis sur L'Elite de Brooklyn d'Antoine Fuqua : 7/10
L’Elite de Brooklyn est un bon film de genre qui ne fait pas dans la dentelle : tous les éléments du genre policier sont là, construits ensemble pour un dénouement sanglant et pessimiste. Antoine Fuqua donne vie à ses personnages à la perfection, humanisant les bons comme les méchants, en rappelant qu’un mauvais acte, bien souvent, a des motivations tendres et humaines.


Bande annonce : L'Elite de Brooklyn d'Antoine Fuqua