Elliot (Demetri Martin) est prêt à tout pour aider ses parents, propriétaires d’un motel et dépassés par son entretien et les charges financières. Lorsqu’il lit dans le journal que la ville voisine refuse d’être le lieu d’un festival musical hippie, Elliott tente sa chance et propose sa propre ville. Banco : voilà les organisateurs qui débarquent. Hélicos, voitures noires aux vitres teintées : à l’origine du festival hippie, de l’argent et une organisation à toute épreuve.
Viennent ensuite les futurs festivaliers, par dizaines et bientôt par milliers. Cette invasion, la première image du film la suggérait déjà avec tendresse par un champ de fleurs. La mise en scène toute entière est une ode à la démultiplication : le centre névralgique étant la famille, ensuite associée à la troupe de théâtre très contemporaine qui vit dans l’étable et aime surtout courir nue dans l’herbe, élargie à nouveau par les organisateurs du festival et par les festivaliers eux-mêmes.
La division de l’écran en plusieurs écrans plus petits renforce cette sensation, en faisant partager au spectateur les états d'âme des personnages : l’euphorie d’un projet gigantesque et la sensation d’être dépassé par les événements et par le nombre.

Hôtel Woodstock c’est l’amour de la musique, c’est la renaissance aussi. Renaissance d’un couple fatigué, magistralement interprété par Imelda Staunton et Henry Goodman, les personnages les plus attachants d’Hôtel Woodstock, et les plus complexes, qui n’hésitent pas, pour sauver leur motel, à sauter sur des escrocs pour les faire fuir lors d’une scène loufoque à souhait. Elle est obsédée par l’argent et d’un dynamisme hors norme, il a la hanche fatiguée et le sourire qui revient. Les spectateurs jubilent.

Dans Hôtel Woodstock, le rire s’invite avec aisance. Les situations loufoques s’enchainent, comme lorsque la mère poursuit des hippies nus pour qu’ils s’habillent, ou encore quand Elliot embauche comme homme de sécurité un ancien militaire habillé en femme et à la perruque blonde. Tout est permis : nudité, travestissement et drogue évidemment, dernier point qui donne lieu à une séquence où Elliot sous l’effet d’un cachet, se met à voir le monde en couleurs flashys et dans un mouvement perpétuel.


Note, Hôtel Woodstock, 7/10
Hôtel Woodstock est frais, doux et acidulé en même temps.
Pourtant, la deuxième partie du film manque de rythme, et le scénario, en se concentrant presque exclusivement sur Elliot et ses parents laisse de côté des personnages qui auraient gagné à être approfondis, comme Michael Lang, le jeune hippie organisateur du festival, ou encore l’agent de sécurité homme-femme.


Bande annonce Hôtel Woodstock d'Ang Lee



Pour écouter les musiques du film, je vous conseille le billet BO Hôtel Woodstock.