A l’intérieur, des extraterrestres affaiblis mais en grand nombre, qui se retrouvent bien vite parqués dans un quartier de la ville dénommé district 9, sous surveillance militaire. Bien vite, les habitants de Johannesburg ne supportent plus la cohabitation et les troubles inter-espèces. Au MNU (Multi-National United), 20 ans plus tard, une opération de grande envergure voit le jour : Wikus van de Merwe (Sharlto Copley) est chargé de se rendre dans le district 9 pour faire signer à chacune des familles un avis d’expulsion et de replacement à 200 kilomètres de là.

Dès le départ, District 9 bénéficie d’un scénario original : les extraterrestres n’envahissent pas la terre, ce sont plutôt les humains qui envahissent le vaisseau. Les nouveaux arrivants sont d’ailleurs relativement inoffensifs : on les appelle les "crevettes" et ils raffolent du pâté pour chat !
La menace ne vient pas d’en haut : elle vient d’en bas, elle est humaine et en rapport avec le phénomène social de la ségrégation. District 9 le montre sans peine, tissant une échelle sociale écœurante, dans laquelle les "crevettes", en tant que dernier échelon n’ont plus grand chose à espérer. Le film pourrait d’ailleurs se lire comme une métaphore filée de l’époque de l’Apartheid.

Le personnage de Wikus se retrouve bien vite au centre des deux principaux camps : infecté par un produit dans le district 9, il se transforme peu à peu en extraterrestre. Les quelques heures qu’il passe dans le district 9 donnent alors une scène en crescendo, où différents types de malaises, peu à peu, s’installent. Sans doute la meilleure partie du film.

Toute l’efficacité du filmage tient dans l’extrême réalisme de chaque plan : tout semble réel, tout semble possible et les « crevettes » sont extrêmement bien réussies. Aux effets spéciaux ultra réalistes s’ajoute à deux reprises la forme du documentaire, déjà largement utilisée dans le genre de l’horreur (Le Projet Blair Witch, Cloverfield), qui achève de propulser le spectateur dans sa sensation de réalité.


Note District 9 : 8,5/10
J’ai longuement hésité à mettre un 9 à District 9, qui porte d’ailleurs bien son nom, mais le dénouement est à mon goût trop proche des autres Transformers ou Power Rangers, trop long en tout cas lorsqu’il s’agit de l’ultime bataille.
District 9 permet au spectateur de travailler son regard. L’évolution se fait, en partant d’un certain dégoût pour des « crevettes », il faut le dire, franchement affreuses, pour finir par une sensation d’empathie envers des êtres intelligents et émouvants.
Un grand film, qui sera dans ma DVDthèque un jour ou l’autre.


Bande annonce District 9 de Neill Blomkamp