La première chose bien sûr, c'est de voir le coup de vieux qu'a pris la série : décors en carton-pate, maquillages des vampires à outrance et effets spéciaux minimaux. Et pour autant, la série garde toute sa force. Mieux encore, je la découvre sous un autre jour : le parodique, le second degré, que j'avais tendance à mettre au second plan quand j'avais 12 ans.

Buffy contre les vampires, série destinée aux adolescents, mélange avec humour et parodie deux mondes terrifiants : celui des vampires et des cimetières, et le lycée avec ses chipies, ses sales gosses, et toutes les interrogations existentielles de cet âge.
Le lycée, c'est finalement l'endroit où règnent les démons et Buffy, si elle est tueuse de vampire, est aussi un peu la protectrice des élèves paumés et trop originaux pour bién s'intégrer : Willow une jeune geek ultra timide et Alex, un puceau qui n'est pas vraiment la star du lycée.

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La première saison joue beaucoup de ce lien entre lycéens et monstres, avec des pom pom girls sorcières, des sales gosses-hyènes, des profs canon insectes. Le fantastique est souvent là pour exacerber les caractères et les physiques. La bouche de l'enfer est à Sunnydale, mais elle est surtout dans le lycée !
Il est très amusant aussi de retrouver le repaire de Buffy : la bibliothèque. Le lieu le plus poussiéreux et has been du lycée devient le point de rendez-vous de la tueuse et de ses amis, qui discutent avec Giles (bibliothécaire et protecteur de la tueuse) de tous les démons possibles et imaginables, tout en manipulant arbalètes et pieux !
Tout part donc de la bibliothèque, un peu comme si les livres nous racontaient une histoire.

Ce qui fait de Buffy une série remarquable, c'est aussi son humour. Alex, Buffy, Willow, Giles : chacun a un humour bien particulier. Second degré, ironie, humour potache, tout est là, pour créer au final des dialogues pétillants et surréalistes.
Je ne peux pas résister à l'idée de noter ici quelques exemples :
"Cet établissement souffre de sa réputation : suicide, élève disparue, combusiton spontanée d'une pom pom girl, on peut remédier à cela" dixit le nouveau proviseur.
"ça remonte au moyen age ce truc là je vais pas me battre avec le frères Tuck" dit Buffy en regardant un baton que Giles lui propose pour se battre.
"Qu'est ce qui passe avant tout Giles ? Le radiocrochet ou le meurtre ?" dit Buffy.

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En bref, l'association du lycée avec les vampires et les démons fonctionne à merveille, autant dans la peur que dans l'humour sur le lycée et sur le genre. Les vampires surgissent là où on ne les attendait pas et la musique associée aux bruitages est là pour créer une ambiance d'épouvante.
Les vampires aux têtes blanchatre ou olivatres, bardées de maquillage, les répliques fun de Buffy dans les moments critiques font de Buffy contre les vampires une série horrifique parodique.
Et entre humour et horreur, Buffy contre les vampires s'attaque à des sujets complexes, voire quasiment philosophiques : le féminisme (après tout Buffy est la tueuse et ses ennemis sont généralement des vampires masculins) ou encore la question de l'autre. L'autre c'est l'étranger, le vampire, mais c'est aussi soi-même : Alex se transforme en hyène, Buffy est attirée par un vampire, etc.

Mon épisode préféré de la première saison est celui avec la marionnette : The Puppet Show, kitsch, drôle et un peu effrayant aussi, avec un final absolument magnifique.

Ce qui est génial avec une série télé, c'est qu'on grandit avec. Alors si les ados d'aujourd'hui ont grandi avec Harry Potter ou Twilight pour le cinéma, avec de nouvelles séries que je ne connais pas, j'ai grandi avec Buffy : enregistré les épisodes, regardé plusieurs fois, le crayon à la main et en réfléchissant. C'était mes premières analyses de film.
Et Friends, dans tout ça ? Confession : je n'ai jamais aimé.


Bande annonce de Buffy contre les vampires saison 1