L’intelligence de ce petit film réside dans son parti-pris oral : aucune voix off, contrairement à de nombreux documentaires. Cette absence de jugement sur les images, associée à l’absence de sous titrage (on ne sait pas ce que les parents racontent, sauf pour les parents américains) laisse le spectateur devant une image libre et nouvelle.
Thomas Balmès évite donc avec brio le grand piège de l’oral : ses mièvreries, ses jugements.

bébés afrique
Nous suivons quatre bébés. Il y a l’enfant de Mongolie, aventurier, la petite japonaise très capricieuse, l’enfant africain souriant qui s’étonne de tout et l’américaine à croquer. Différents pays, différentes coutumes.
On passe du Japon où les parents, en groupe, chantent avec leurs enfants des comptines kitschs effrayantes à une Mongolie dans laquelle l’enfant trottine dans les herbes, à côté des animaux. Notre monde occidental aseptisé peine à donner aux bébés une quelconque nature. Et c’est dehors que la petite américaine rit le plus, à la poursuite d’une mouette.

bébés états unis
Un autre constat vient titiller nos habitudes : à voir les bébés d’Afrique et de Mongolie, le bébé cultiverait de manière innée un sens de la protection.

bébés mongolie
Mon avis sur Bébés de Thomas Balmès : 5/10
Bébés est un film mignon et sensible, qui évite à tout prix les mots et les jugements, préférant le langage encore mystérieux des bébés. Un joli film en somme, qui ne nécessite pas forcément le grand écran de cinéma, mais qu’on est heureux de trouver dans la programmation, parce qu’il est différent et qu’il fait voyager.


Bande annonce de Bébés de Thomas Balmès